A Binghamton, les entreprises à l'affût de candidats à l'emploi
A Binghamton, les entreprises à l'affût de candidats à l'emploi Le taux de chômage oscille encore entre 6 % et 7 % dans ce bassin de 250.000 habitants à trois heures de route de New York, mais les entreprises peinent à recruter. Entre les chaussures de Foot Locker et les barrettes fantaisi...
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Published in | Echos (Paris, France) |
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Format | Newspaper Article |
Language | French |
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Paris
Les Echos
26.05.2021
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Summary: | A Binghamton, les entreprises à l'affût de candidats à l'emploi Le taux de chômage oscille encore entre 6 % et 7 % dans ce bassin de 250.000 habitants à trois heures de route de New York, mais les entreprises peinent à recruter. Entre les chaussures de Foot Locker et les barrettes fantaisie de Claire's, un autre type de shopping s'est installé dans le centre commercial d'Oakdale, en banlieue de Binghamton (New York) : une dizaine d'entreprises attendent les candidats à l'emploi, derrière leurs stands installés en cercle sous la verrière du mall. « On a 25 postes ouverts dans la production. Ca a été difficile de trouver des candidats ces deux derniers mois », note Erika Rollins, qui recrute pour le groupe . Le taux de chômage oscille encore entre 6 % et 7 % dans ce bassin de 250.000 habitants à trois heures de route de New York, mais « il y a plus d'offres que de candidats », note un participant de la « Job Fair ». « Les gens ont encore peur du Covid et ils ont toujours des allocations-chômage. S'ils sont sur des postes au salaire minimum, ils ont plus d'argent avec leurs indemnités, avance Erika Rollins. Et pour nos types de postes dans la production, certains pensent que ce n'est pas pour eux. Alors qu'on peut les former ! » Le débat est devenu politique. Pour les républicains, c'est bien la prolongation de la surallocation de 300 dollars par semaine signée par Joe Biden qui . Un argument largement repris par les recruteurs de Binghamton. « Vous pouvez appeler cent personnes qui ont déjà postulé ou qui sont venues à des rencontres comme celle-ci, vous n'avez que cinq réponses. J'espère seulement que ce sera plus facile à partir de septembre quand les aides supplémentaires auront pris fin », dit Lauren, en charge du recrutement pour Weitsman, une PME de 500 personnes spécialisée dans le recyclage du métal. Améliorer l'offre Une vingtaine de gouverneurs républicains ont décidé de mettre fin à la surallocation, mais personne ne s'attend à ce que soit le cas dans l'Etat de New York, dirigé par le démocrate Andrew Cuomo. « Les Américains ont traditionnellement une très bonne éthique de travail mais là, on leur dit en gros que ce n'est pas la peine d'aller travailler. Ce n'est pas une bonne chose », juge Robert Murphy, qui dirige Broome-Tioga Workforce NY, le bureau d'aide à l'emploi organisateur de la « Job Fair ». L'opération a attiré en deux heures quelque 140 candidats, selon son décompte. Parmi eux, Richard, un ingénieur au chômage et qui « en a assez », et de jeunes diplômés comme Aaron, 24 ans, qui travaille 15 heures par semaine dans le nettoyage mais cherche son premier emploi dans l'informatique. Ou Zach, 23 ans, qui cherche un job pour les trois mois d'été avant de rejoindre une congrégation religieuse à Buffalo. David James, ancien directeur général, espérait de son côté trouver un poste à la mesure de son expérience, mais il repart bredouille. Les difficultés à recruter ont poussé certaines PME à améliorer leur offre. « On a décidé d'augmenter les salaires jusqu'à la fin de cette année, indique Rob Dickinson. Notre salaire d'entrée est passé de 14 dollars à 17 ou 18 dollars selon les postes. » Spécialisée dans l'accueil d'adultes handicapés, son entreprise, Racker, a 80 postes à pourvoir, contre 20 à 50 habituellement. Pour trouver un mécanicien, un comptable et un technicien qualité pour son site tout proche de Conklin, le fabricant de boîtes de conserve Trivium Packaging - un leader mondial de l'emballage - a préféré passer des annonces dans les journaux des églises de la région. « On offre déjà de bons avantages sociaux », assure Brandy. Robert Murphy espère de son côté que ceux qui avaient du mal à se faire recruter, comme les condamnés en justice, profiteront des tensions pour se frayer un chemin vers l'emploi. « C'est une opportunité », assure-t-il. Véronique Le Billon Envoyée spéciale à Binghamton (Etat de New York) |
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ISSN: | 0153-4831 2270-5279 |