À débit d’oxygène constant, la FiO2 baisse lors de la ventilation non invasive (VNI) chez le BPCO en regard de la FiO2 sous oxygénothérapie longue durée (OLD) ; étude NIVLEAKS

L’OLD améliore la survie des patients BPCO hypoxémiques. L’usage de la VNI est plus controversé en chronique, mais commence à être admis en cas d’hypercapnie diurne (GOLD 2017). Si des études sur banc ont montré que la FiO2 diminue avec la fuite en VNI, personne n’a, à notre connaissance, comparé la...

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Published inRevue des maladies respiratoires Vol. 35; pp. A11 - A12
Main Authors Cardinale, M., Cungi, P.J., Nguyen, C., D’aranda, E., Esnault, P., Castagna, O., Goutorbe, P.
Format Journal Article
LanguageFrench
Published Elsevier Masson SAS 01.01.2018
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Summary:L’OLD améliore la survie des patients BPCO hypoxémiques. L’usage de la VNI est plus controversé en chronique, mais commence à être admis en cas d’hypercapnie diurne (GOLD 2017). Si des études sur banc ont montré que la FiO2 diminue avec la fuite en VNI, personne n’a, à notre connaissance, comparé la FiO2 diurne à celle sous VNI en situation réelle (Fig. 1). L’étude est acceptée par le CPP Méditerranée I. Des patients BPCO sous VNI et O2 nocturne volontaires participent. Tout est réalisé au domicile du patient. On mesure de la FiO2 pharyngée diurne grâce à un analyseur de gaz aspiratif au moyen d’une canule nasopharyngée. Le débit d’O2 aux lunettes est réglé par un débitmètre de précision (O2 en obus). Afin de stratifier la FiO2 en VNI, le débit d’O2 est réduit de 25, 50 puis 75 % et les FiO2 correspondantes sont notées. Ensuite, les paramètres de ventilation des patients sont transcrits sur un Vivo 50 Breas avec cellule de FiO2 (calibrée). Les réglages sont vérifiés, ainsi que l’adaptation au masque standardisé (comfort gel full). Le ventilateur avec son débit d’O2 vérifié (même obus d’O2) est installé et sera utilisé par le patient selon ses habitudes. Les données sont enregistrées sur la nuit et analysées ensuite par un logiciel spécifique. L’analyse porte sur 104heures et 22minutes de VNI nocturne, soit 7h25min par patient. Douze patients étaient sous 2L/min d’O2, 2 sous 1,5l. La fuite totale moyenne était de 39litres/minute, la fuite intentionnelle du masque est de 30L/min à 10cm/H2O. La FiO2 moyenne était très inférieure la nuit en VNI, 25±2 % versus 30±4 % sous O2 aux lunettes, ce qui signifie que le traitement O2 était divisé par 2, tenant compte des 21 % d’O2 de l’air. Pour chaque patient, les FiO2 nocturnes sont comparées aux FiO2 diurnes aux différents débits d’O2. En prenant pour exemple un débit d’O2 de base à 2L/min, les patients sous VNI ont passé : 99 % du temps sous leur FiO2 à 1,5L, 47 % sous leur FiO2 à 1L. En VNI, un circuit monobranche à fuite est le plus souvent utilisé à l’heure actuelle. La fuite intentionnelle lave l’espace mort instrumental et réduit donc la PaCO2. Mais ajoutée aux fuites nocturnes non intentionnelles, cela provoque une dilution variable non prévisible de l’O2. La durée totale quotidienne d’OLD est cruciale chez le BPCO, il n’est pas logique que ce traitement soit divisé par 2 la nuit. Cette chute de FiO2 pourrait expliquer que la VNI en chronique peine à montrer un effet sur la mortalité avec une seule étude prospective randomisée positive.
ISSN:0761-8425
DOI:10.1016/j.rmr.2017.10.026