Simulation en santé : 1re expérience en D.E.S de médecine interne
La simulation en santé est une activité en plein essor notamment en Amérique du Nord où elle fait partie intégrante du cursus des étudiants en médecine. En France, un rapport de la Haute Autorité de santé recommande l’intégration de la simulation « dans les programmes d’enseignement des professionne...
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Published in | La revue de medecine interne Vol. 38; p. A137 |
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Main Authors | , , , , |
Format | Journal Article |
Language | French |
Published |
Elsevier SAS
01.12.2017
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Summary: | La simulation en santé est une activité en plein essor notamment en Amérique du Nord où elle fait partie intégrante du cursus des étudiants en médecine. En France, un rapport de la Haute Autorité de santé recommande l’intégration de la simulation « dans les programmes d’enseignement des professionnels de santé à toutes les étapes de leur cursus » [1]. L’Amicale des Jeunes Internistes souhaite développer cette méthode d’enseignement et proposer un programme national harmonisé de simulation dans la formation des internes. Un enseignement par la simulation haute fidélité (HF) a été proposé pendant 2 ans aux internes de 1re année de médecine interne (MI) de Nancy. Nous rapportons l’enquête de satisfaction et l’impact pédagogique de cet outil d’enseignement.
Deux séances de simulation ont été proposées aux 12 internes de 1ère année du D.E.S de MI de Nancy en 2016 et 2017. Les séances se sont déroulées dans le centre de simulation de la faculté de médecine. Les étudiants étaient répartis par atelier en binôme au cours d’une demi-journée : un atelier sur simulateur HF encadré par un formateur et un atelier geste sur simulateurs procéduraux. La 1re séance dite « préparation aux gardes », orientée médecine d’urgence, simulait la prise en charge d’une dyspnée aiguë sur simulateur HF et des ateliers intubation, pose de voies centrales et massage cardiaque sur simulateurs procéduraux. La 2e séance, orientée médecine interne, abordait la prise en charge d’un purpura aigu (PA) sur simulateur HF et un atelier de ponction lombaire et myélogramme sur simulateurs procéduraux. Tous les scénarios ont été rédigés par un médecin universitaire. Pour évaluer la satisfaction des étudiants, des questionnaires anonymes en ligne (GoogleForm®) leur étaient proposés : un questionnaire pré-séance 1 pour évaluer leurs préjugés sur la simulation ; un questionnaire post-séance 1 et un questionnaire post-séance 2. La satisfaction était jugée sur une échelle de Likert en 5 points. Pour évaluer l’impact pédagogique de la simulation HF sur les connaissances des étudiants, une série de QCM sur la prise en charge d’un PA leur était proposé avant (pré-test) et après (post-test) la 2e séance. Nous avons suivi l’évolution des notes des étudiants pré-test versus post-test.
Les 12 étudiants (100 %) ont répondu au questionnaire pré-séance 1. Avant d’y être confronté, les étudiants évaluent l’intérêt d’un enseignement de simulation en MI à 3,6/5±0,7 (1=aucun intérêt, 5=très pertinent). Concernant leurs attentes, 7 étudiants privilégient l’acquisition des réflexes en situation aiguë, 4 souhaitent se perfectionner dans la pratique des gestes, 3 espèrent gagner en confiance, aucun ne parle de la relation médecin-malade. Les 12 étudiants (100 %) ont répondu au questionnaire post-test de la première séance. La pertinence d’une séance de préparation aux 1res gardes atteint 4,7/5±0,5 contre 3,6/5±0,7 en pré-test (p<0,01). Les étudiants estiment à 4,9/5±0,3 l’intérêt d’un enseignement de la MI par simulateur HF. Neuf internes (75 %) estiment qu’ils auraient fait une erreur en situation réelle, 83 % (10/12) ont acquis de nouvelles connaissances, 50 % (6/12) ont la sensation de s’être auto-évalués, et 75 % (8/12) estiment que la partie débriefing est la plus intéressante sur le plan pédagogique. La note globale de la séance 1 est de 4,7/5±0,5. Concernant la séance 2, l’ensemble des internes (100 %) ont répondu au questionnaire de satisfaction post-test. L’intérêt d’une séance de simulation HF orientée MI est de 4,8/5±0,4. Les internes estiment que le scénario répond à leurs attentes pour leur formation en MI à hauteur de 4,7/5±0,5. Après 2 séances de simulation, les étudiants évaluent leur motivation à 4,7/5±0,5 pour avoir un nouvel enseignement. Les internes estiment que la séance 1 a eu un impact positif sur leur pratique clinique quotidienne (4,3/5±0,5). L’intérêt d’un atelier de gestes est évalué à 4,1/5±0,5 après la séance 1 et à 4,4/5±0,5 après la séance 2. Concernant l’impact pédagogique de la simulation HF, l’ensemble des étudiants (100 %) ont amélioré leur note entre les 2 tests. En pré-test, la note minimale était de 7,52/20, contre 12/20 en post-test. La note maximale était de 14,56 en pré-test, contre 18,5/20 en post-test. La plus forte progression est de 91,5 %, la plus faible progression est de 12 % pour l’étudiant 6.
Notre étude montre la satisfaction des étudiants et le potentiel intérêt pédagogique de la simulation HF en MI. Une étude simulation versus préparation standard nécessite d’être mise en place pour démontrer la valeur ajoutée pédagogique de la simulation au cours du 3e cycle en MI. Les autres enseignements par simulation (humaine, virtuelle…) devront être également évalués notamment pour la relation médecin-malade. |
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ISSN: | 0248-8663 1768-3122 |
DOI: | 10.1016/j.revmed.2017.10.064 |