Le phénomène du masquage dans le signalement des événements « les plus graves » : biais influant sur les estimations des taux d’incidence des blessures sportives chez les enfants canadiens

Introduction : Les enquêtes sur la cueillette de données sur les blessures ciblent souvent « l’événement le plus grave » dans le but de limiter les erreurs de mémoire et de réduire la longueur des questionnaires. Cela risque cependant de masquer des blessures moins graves et d’entraîner un biais dan...

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Published inPromotion de la santé et prévention des maladies chroniques au Canada Vol. 36; no. 8; pp. 161 - 166
Main Authors A. Gupta, C. M. Davison, M. A. McIsaac
Format Journal Article
LanguageEnglish
Published Agence de la santé publique du Canada 01.01.2016
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Summary:Introduction : Les enquêtes sur la cueillette de données sur les blessures ciblent souvent « l’événement le plus grave » dans le but de limiter les erreurs de mémoire et de réduire la longueur des questionnaires. Cela risque cependant de masquer des blessures moins graves et d’entraîner un biais dans les estimations des taux d’incidence de certaines sous-catégories de traumatismes. Méthodologie : Nous avons utilisé des données tirées de l’Enquête sur les comportements liés à la santé des enfants d’âge scolaire (ECSEAS) et du Système canadien hospitalier d’information et de recherche en prévention des traumatismes (SCHIRPT) pour comparer les estimations des taux d’incidence des blessures sportives chez les enfants canadiens. Résultats : D’après les données de l’ECSEAS, 6,7 % des enfants déclarent avoir subi une blessure sportive ayant nécessité une consultation à un service des urgences. N’ont cependant été recueillies que les données sur la blessure « la plus grave » subie par l’enfant, ce qui fait qu’un enfant ayant subi de multiples blessures justifiant une consultation à un service des urgences est susceptible d’avoir subi des blessures sportives passées sous silence. La sous-estimation de ce taux de 6,7 % pourrait atteindre 4,3 %. D’après les données de surveillance du SCHIRPT correspondantes, le taux d’incidence de ces blessures est de 9,9 %. Nous mettons également en lumière dans notre analyse le biais potentiel de masquage lié aux blessures traitées par d’autres prestataires de soins de santé. Conclusion : Poser une question sur « la blessure la plus grave » risque d’induire un biais de masquage considérable du taux d’incidence des blessures sportives, limitant ainsi la capacité des chercheurs à estimer l’ampleur réelle du phénomène. Des périodes de rappel plus longues entraînent inévitablement un phénomène de masquage plus important. La conception des enquêtes à venir devrait tenir compte de ces réalités. Si l’on veut faciliter une prise de décisions éclairées et orienter correctement les futures recherches, il faut que les chercheurs soient conscients de ces limitations.
ISSN:2368-7398
DOI:10.24095/hpcdp.36.8.01f