Du statut d’objet technique à celui d’objet social dans le contexte de la production automatisée d’informations journalistiques

• Published in: Terminal Vol. 122
• Main Author: Dierickx, Laurence
• Format: Journal Article
• Language: English
• Published: 2018
• ISSN: 0997-5551; 2429-4578
• DOI: 10.4000/terminal.1964

« Bxl’air bot » consiste en une application de monitoring de la qualité de l’air bruxellois réalisée en collaboration avec la rédaction d’Alter Échos, un magazine belge dédié aux actualités sociales. Cette application automatisée est à comprendre comme un objet du journalisme, dont la matérialité est assurée par des publications fondées sur une collecte en temps réel des données relatives à la pollution de l’air ambiant. Au-delà de ce cadre serviciel, elle est également à comprendre comme un outil du journalisme. En enregistrant chaque jour les données relatives aux mesures des polluants atmosphériques dans une base de données, cette dernière permet d’en retracer l’historique et de livrer une analyse statistique. Historique et analyse serviront de base à un projet, plus large, d’enquête journalistique couvrant une période d’un an. La problématique de la qualité de l’air à Bruxelles peut être ici considérée comme un problème public, lequel consiste en la transformation d’un fait social en enjeu de débat public et/ou d’intervention étatique. La quantification, dans le contexte d’un problème public, permet d’assurer une objectivation chiffrée d’une situation donnée. Cet article examine en quoi cette application est le résultat d’interactions entre technique et social, dans la perspective d’interroger les boîtes noires du journalisme et de la technologie. “Bxl’air bot” is a news application which monitors the air quality indicators in the Brussels’ area. It has been developed in collaboration with the newsroom of Alter Échos, a Belgian magazine dedicated to social news. This news application is to be understood as an object of journalism, whose materiality is ensured by publications based on data aggregation which provides automated real-time news about the pollution of the ambient air. But it is also to be understood as a tool of journalism. By recording daily in a database the air pollutant measurements, it provides an historical record and statistical analysis which are the basis for a wider journalistic investigative project. The issue of air quality in Brussels is considered here as a public problem, which consists in the transformation of a social fact into an issue of public debate and / or state intervention. Quantification, in the context of a public problem, makes it possible to provide a quantified objectification of a given situation. This article examines how this application is the result of interactions between technical and social, in the perspective of interrogating the black boxes of journalism and technology.