La complexité à l’œuvre dans la notion de travail Lecture herméneutico-biblique

• Published in: Projectics Vol. n°22; no. 1; pp. 11 - 31
• Main Author: Saliba-Chalhoub, Nicole
• Format: Journal Article
• Language: French
• Published: 12.06.2019
• ISSN: 2031-9703
• DOI: 10.3917/proj.022.0011

L’article prend pour point de départ, au travers de la grille de l’herméneutique sacrée, l’éclairage originel de la mythologie judéo-chrétienne et ambitionne, à partir de là, de montrer comment la notion de labeur va évoluer au fil des siècles, gagner en polysémie et en complexité, jusqu’à se confondre avec l’individu même au travail. De châtiment divin, à l’origine, selon le texte génétique, de lieu même de l’injustice dans le texte évangélique, le travail deviendra petit à petit grâce au fait humain, le moyen de la reconquête par l’homme de son pouvoir perdu. Certes, cette évolution n’est pas linéaire ; elle a fluctué au fil du temps selon la posture de l’homme au monde et le cours des relations humaines, mais a gardé, semble-t-il, sa structure pyramidale, inspirée originellement du judéo-christianisme. Dans les temps modernes, depuis le taylorisme jusqu’à l’émergence du modèle de compétence à l’aube du III e millénaire, l’homme n’a eu de cesse d’entretenir avec le monde du travail une relation dialectique d’amour et de haine, tout à l’image de son intériorité faite de ténèbres et de lumière, de besoin de renfermement et de désir d’ouverture et d’affranchissement. L’article se saisira enfin des notions d’intelligence artificielle et de big data , derrière lesquelles semblent se tenir les nouveaux dieux du monde, en vue de montrer que le rapport au travail gagnerait sans doute à l’heure actuelle à être redéfini à l’aune d’une mondialisation de plus en plus complexifiée.