Utilisation Régulière du Préservatif par les Couples Sérodiscordants au Bénin
Introduction : L’utilisation du préservatif au sein des couples sérodiscordants au Virus de l’Immunodéficience Humaine (VIH) est une stratégie de prévention efficace et largement recommandée, en complément aux autres méthodes de prévention. Pourtant, les réalités socio culturelles africaines réduise...
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Published in | European Scientific Journal (Kocani) Vol. 27 |
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Main Authors | , , , , , , , , , , |
Format | Journal Article |
Language | English |
Published |
07.03.2024
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Summary: | Introduction : L’utilisation du préservatif au sein des couples sérodiscordants au Virus de l’Immunodéficience Humaine (VIH) est une stratégie de prévention efficace et largement recommandée, en complément aux autres méthodes de prévention. Pourtant, les réalités socio culturelles africaines réduisent l’utilisation du préservatif aux relations extraconjugales ou occasionnelles. L’objectif de cette étude était d’une part de déterminer la prévalence et les facteurs associés à l’utilisation régulière du préservatif masculin au sein des couples sérodiscordants de la ville de Parakou et d’autre part de décrire les raisons qui motivent l’adoption ou non de ce comportement. Cadre et méthodes d’étude : Cette étude s’est déroulée sur les sites de prise en charge (PEC) de la ville de Parakou, au nord-est du Bénin. Il s’est agi d’une étude transversale multicentrique mixte, quantitative et qualitative. Sur la base d’un échantillonnage non probabiliste par commodité, les participants ont été recrutés sur la période de 7 mois, allant d’août 2022 à février 2023. Les sujets séropositifs au VIH reçus sur les sites de suivi et dispensation d’antiretroviraux (ARV) pendant la période d’étude, âgés de 18 ans et plus, engagés dans une relation sérodiscordante à long terme et consentants ont été retenus. Pour le volet quantitatif de l’étude, un échantillonnage non probabiliste par commodité a permis de recueillir des données sociodémographiques, économiques, comportementales de même que les antécédents à partir d’un questionnaire. Quant au volet qualitatif, il s’est agi de recueillir les perceptions et motivations des enquêtés, dans le but descriptif, afin d’expliciter les données recueillies par l’enquête quantitative. Résultats : Au total, 299 participants ont été enquêtés dans le cadre de l’enquête quantitative parmi lesquels 18 ont été entretenus pour le volet qualitatif. L’utilisation régulière du préservatif concernait moins de 5% des enquêtés (4,68%). Dans cette population d’utilisateurs réguliers du préservatif, les jeunes (71,43% avaient entre 30 et 49 ans) et les femmes (85,71%) étaient les plus représentés. La plupart d’entre eux (71,43%) avaient un niveau d’instruction secondaire et plus et résidaient en milieu urbain (78,57%), avec un revenu inférieur à 50.000 francs CFA (64,28%), étaient mariés (85,71%) sous un régime polygame dans 57,14% des cas. Près de 29% des sujets utilisant systématiquement le préservatif dans leur couple étaient testés positifs pour l’hépatite B et 21,43% démontraient une mauvaise observance du traitement antiretroviral (TAR). L’évaluation de leurs connaissances a révélé que 92,86% d’entre eux connaissaient le préservatif comme moyen de prévention de la transmission du VIH mais seulement 7,14% connaissaient le rôle préventif de la thérapie anti retrovirale (TAR) et aucun celui de la prophylaxie pré-exposition (PrEP). Les facteurs associés à l’utilisation régulière du préservatif étaient : l’attitude des personnes vivant avec le VIH (PVVIH) face à la maladie (p = 0,039) et le stade clinique de l’infection (p = 0,007). Les perceptions des enquêtés sur l’utilisation du préservatif au sein du couple se rapportaient aux relations occasionnelles ou débutantes. Les facteurs facilitant l’utilisation régulière du préservatif étaient : une utilisation du préservatif antérieure au dépistage positif, les recommandations insistantes des agents de santé, la gratuité des préservatifs, la communication saine sur le VIH dans le couple, et les menaces des conjoints. Les barrières retrouvées étaient : l’absence de partage du statut sérologique avec le conjoint, la mauvaise perception de l’usage du préservatif dans un couple stable, le déni de la maladie ou la banalisation du risque de transmission et le besoin de prouver à l’autre son amour et sa confiance. Conclusion : L’utilisation régulière du préservatif au sein des couples stables sérodiscordants est trop faible pour que cette stratégie puisse réduire efficacement à elle seule le risque de transmission sexuelle de l’infection au partenaire séronégatif. Les raisons du rejet du préservatif sont essentiellement d’ordre social et conjugal tandis que certains facteurs cliniques améliorent les chances d’adopter ce comportement. Le rôle du système de santé est déterminant pour l’accompagnement de ces couples. Des actions de sensibilisation doivent être menées à l’endroit de la population générale afin d’améliorer en amont de l’infection la perception de l’utilisation du préservatif au sein du couple. Introduction : Condom use in HIV-serodiscordant couples is an effective and widely recommended prevention strategy, complementing other prevention methods. However, African socio-cultural realities restrict condom use to extramarital or casual relationships. The aim of this study was to determine the prevalence and factors associated with regular condom use among serodiscordant couples in the city of Parakou, and to describe the reasons for adopting or not adopting this behavior. Study setting and methods : This study was carried out at care sites in the city of Parakou, in northeastern Benin. It was a mixed quantitative and qualitative multicenter cross-sectional study. Based on non-probability sampling for convenience, participants were recruited over the 7-month period from August 2022 to February 2023. HIV-positive patients received at antiretroviral (ARV) monitoring and dispensing sites during the study period, aged 18 and over, engaged in a long-term serodiscordant relationship and consenting were selected. For the quantitative part of the study, non-probability sampling was used to collect socio-demographic, economic and behavioral data, as well as antecedents, using a questionnaire. As for the qualitative component, the aim was to collect the perceptions and motivations of the respondents, for descriptive purposes, in order to clarify the data collected by the quantitative survey. Results : A total of 299 participants were interviewed for the quantitative survey, 18 of whom were interviewed for the qualitative component. Regular condom use concerned less than 5% of respondents (4.68%). In this population of regular condom users, young people (71.43% aged between 30 and 49) and women (85.71%) were the most represented. Most of them (71.43%) had a secondary education or higher, lived in urban areas (78.57%), had an income of less than 50,000 CFA francs (64.28%), were married (85.71%) and were polygamous in 57.14% of cases. Nearly 29% of subjects who systematically used condoms in their relationship tested positive for hepatitis B, and 21.43% showed poor compliance with ART. An assessment of their knowledge revealed that 92.86% knew about condoms as a means of preventing HIV transmission, but only 7.14% knew about the preventive role of antiretroviral therapy (ART), and none about pre-exposure prophylaxis (PrEP). Factors associated with regular condom use were : Persons living with HIV's attitude to the disease (p = 0.039) and clinical stage of infection (p = 0.007). Respondents' perceptions of condom use within the couple were related to occasional or beginning relationships. Factors facilitating regular condom use were : habitual condom use prior to positive testing, insistent recommendations from health workers, free condoms, healthy communication about HIV within the couple, and threats from HIV-negative spouses. As for the barriers found, these were: failure to share serostatus with the partner, bad perception of condom use in a stable couple, denial of the disease or trivialization of the risk of transmission, and the need to prove love and trust to the partner. Conclusion : Regular condom use in stable serodiscordant couples is too low for this strategy alone to be effective in reducing the risk of sexual transmission of infection to the HIVnegative partner. The reasons for condom rejection are essentially social and marital, while certain clinical factors improve the chances of adopting this behavior. The role of the healthcare system is decisive in supporting these couples. Public awareness campaigns are needed to improve the general perception of condom use within couples. |
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ISSN: | 1857-7881 1857-7431 |
DOI: | 10.19044/esipreprint.3.2024.p346 |