Deux rites de passage dans la « Nouvelle narration argentine » : Romance de la negra rubia de Gabriela Cabezón Cámara et Matate amor de Ariana Harwicz

Nous nous intéressons dans cet article, à la notion de rite de passage. Le rite de passage est un acte qui marque le passage symbolique vers un nouveau statut à travers une médiation matérielle (par le corps). Nous pouvons lire dans cette définition l’idée condensée par Bourdieu selon laquelle le ri...

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Main Author Audran, Marie
Format Journal Article
LanguageEnglish
Published LIRA-Université de Rennes 2 25.06.2016
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Summary:Nous nous intéressons dans cet article, à la notion de rite de passage. Le rite de passage est un acte qui marque le passage symbolique vers un nouveau statut à travers une médiation matérielle (par le corps). Nous pouvons lire dans cette définition l’idée condensée par Bourdieu selon laquelle le rite consiste à « agir sur le réel en agissant sur la représentation du réel » (Bourdieu, 1982 : 58). Dans les œuvres étudiées, la représentation de l’inscription sur la peau serait alors une mise en abyme de l’inscription sur le papier. L’écriture, comme intervention sur le réel, peut être perçue comme rite de passage puisqu’en agissant sur les représentations elle agit d’une certaine manière sur le réel social, discursif, personnel, selon les cas. Ainsi nous nous demanderons que disent/représentent les rites de passage de la littérature argentine et de leurs auteures dans deux œuvres de la « Nueva Narrativa Argentina » : Romance de la negra rubia de Gabriela Cabezón Cámara (auteure argentine née à Buenos Aires en 1968) et Matate amor de Ariana Harwicz (auteure argentine née à Buenos Aires en 1978). Dans ces deux romans, les protagonistes que l’on peut considérer comme des doubles de leurs auteures, s’infligent des actes « symboliques » corporels – la protagoniste de Romance de la rubia negra s’immole par le feu au début du roman, puis se fait transplanter le visage de son amante ; celle de Matate amor se mutile en traversant la baie vitrée de sa maison- que nous considérons être des rites de passage en ce qu’ils marquent leur passage d’un statut à un autre et qu’ils inscrivent dans la chair leur devenir « autre » : le devenir d’une société double qui inclut la marge pour l’un, le devenir mère et l’exil pour l’autre. Dans un premier temps nous étudierons la structure de chaque roman en relation avec la structure de rite de passage, puis nous aborderons les différentes significations de ces passages, enfin nous étudierons la question de l’écriture comme rite de passage vers une écriture singulière, vers une écriture engagée, vers une « Nueva narrativa argentina ».
ISSN:2107-0806
DOI:10.4000/amerika.7055