LA BIOÉTHIQUE ET LE DROIT CANONIQUE

Cela n'impliquait-il pas que la prévention de tels défauts était considérée comme très souhaitable ou du moins désirable par l'Église? Dans son encyclique Humanae Vitae, [Paul VI] parle de parentalité responsable. La responsabilité des parents ou des futurs parents ne signifie-t-elle pas d...

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Published inStudia canonica Vol. 42; no. 1; pp. 59 - 85
Main Author SIMARD, Noël
Format Journal Article
LanguageFrench
Published Ottawa, ON Université Saint-Paul, Faculté de droit canonique 2008
Studia Canonica
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Summary:Cela n'impliquait-il pas que la prévention de tels défauts était considérée comme très souhaitable ou du moins désirable par l'Église? Dans son encyclique Humanae Vitae, [Paul VI] parle de parentalité responsable. La responsabilité des parents ou des futurs parents ne signifie-t-elle pas désormais de s'informer de leur condition génétique et de peser les risques de transmettre des maladies génétiques? Pie XII a explicitement soutenu la décision d'un couple de prévenir la naissance d'un enfant sévèrement handicapé en évitant l'acte conjugal durant les périodes fertiles de l'épouse, et ce, durant tout le mariage. Comme l'écrit [Carol A. TAUER], «si le test de dépistage du porteur était fait avant le mariage, cela pourrait résulter en une décision de ne pas marier une personne qui est porteuse de la maladie détectée. Mais, en contrepartie, un couple peut décider qu'il est capable d'accepter l'éventualité d'un enfant génétiquement handicapé et de porter les fardeaux qui vont accompagner sa présence au sein de leur foyer»24. Si le test de dépistage de la fibrose cystique est maintenant hautement recommandé aux couples qui planifient une grossesse, ne devraitil pas être aussi offert aux couples qui se préparent au mariage? Si un individu est au courant de certains risques ou prédispositions génétiques dans sa famille, un test de dépistage - pour déceler s'il est porteur d'une anomalie ou d'une maladie - ne devrait-il pas être requis de lui avant le mariage? Le futur conjoint ou la future partenaire ne devrait-elle pas en être informé-e? Un tel dépistage peut susciter des décisions fructueuses, voire à une reconsidération du mariage dans l'éventualité d'un désaccord entre les futurs mariés sur leur projet de procréation. Un refus de se soumettre à un test de dépistage (pour vérifier la compatibilité ou l'affinité 'génétique') pourrait-il être considéré comme un empêchement au mariage?
ISSN:0039-310X