Une pustule peut en cacher une autre

La pustulose exanthématique aiguë généralisée (PEAG) est une toxidermie qui survient quelques jours après l’introduction du traitement. Les médicaments les plus souvent en cause sont les antibiotiques. Elle associe une éruption érythémato-pustuleuse des plis, une hyperthermie et une polynucléose neu...

Full description

Saved in:
Bibliographic Details
Published inRevue française d'allergologie (2009) Vol. 63; no. 3; p. 103519
Main Authors Vitek, L., El Hanache, H., Bernier, C.
Format Journal Article
LanguageFrench
Published Elsevier Masson SAS 01.04.2023
Online AccessGet full text

Cover

Loading…
More Information
Summary:La pustulose exanthématique aiguë généralisée (PEAG) est une toxidermie qui survient quelques jours après l’introduction du traitement. Les médicaments les plus souvent en cause sont les antibiotiques. Elle associe une éruption érythémato-pustuleuse des plis, une hyperthermie et une polynucléose neutrophile. Le psoriasis pustuleux généralisé érythrodermique est une maladie inflammatoire dont la présentation est similaire. Histologiquement, on observe dans la PEAG des pustules épidermiques, un œdème dermique, un infiltrat neutrophilique et/ou éosinophilique et des foyers de nécrose kératinocytaire. Dans le psoriasis pustuleux, l’histologie montre des pustules spongiformes, des micro-abcès et un épiderme psoriasiforme mais la distinction est parfois difficile. Nous rapportons un cas de PEAG à l’amoxicilline (AMX) chez un patient atteint de psoriasis. Cas clinique. Un patient suivi pour un psoriasis était hospitalisé pour une éruption pustuleuse généralisée fébrile associée à une polynucléose neutrophile. Le bilan infectieux était négatif. Le patient avait bénéficié 5 jours avant le début de l’éruption d’un traitement par AMX, relayé par ceftriaxone puis par AUG 48 heures après le début de l’éruption. La biopsie cutanée montrait des pustules spongiformes sous et intra-cornées, sans permettre de trancher entre une PEAG ou un psoriasis pustuleux. L’AUG avait été arrêté après 3 jours de traitement dans l’hypothèse d’une PEAG et le patient avait bénéficié d’une perfusion d’infliximab dans l’hypothèse d’une poussée pustuleuse de son psoriasis. L’évolution était favorable en 2 semaines avec desquamation. Le bilan allergologique était positif en lecture retardée avec réaction pustuleuse pour l’AMX en patch-test à et pour l’AMX et l’AUG en IDR à 20mg/mL. Les tests étaient négatifs pour les céphalosporines et l’acide clavulanique. Le patient a bénéficié d’une réintroduction de ceftriaxone sans réaction. Un antécédent de psoriasis ne doit pas faire méconnaître une PEAG d’autant que la présentation de ces deux entités peut évoquer un sepsis et faire poursuivre des antibiotiques à l’origine de la toxidermie comme c’était le cas chez ce patient.
ISSN:1877-0320
1877-0320
DOI:10.1016/j.reval.2023.103519