Prévalences de la dénutrition obtenues dans une même population en utilisant les nouveaux critères de la Haute Autorité de santé (HAS) de l’adulte
Depuis 2019, les recommandations de la HAS pour diagnostiquer la dénutrition chez les adultes (18–70 ans) ont changé [1]. Les critères phénotypiques qui, associés à un critère étiologique posent le diagnostic de dénutrition sont, parmi d’autres, l’indice de masse corporelle (IMC), la perte de poids...
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Published in | Nutrition clinique et métabolisme Vol. 35; no. 1; pp. 42 - 43 |
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Main Authors | , , , , , , |
Format | Journal Article |
Language | French |
Published |
Elsevier Masson SAS
01.04.2021
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Summary: | Depuis 2019, les recommandations de la HAS pour diagnostiquer la dénutrition chez les adultes (18–70 ans) ont changé [1]. Les critères phénotypiques qui, associés à un critère étiologique posent le diagnostic de dénutrition sont, parmi d’autres, l’indice de masse corporelle (IMC), la perte de poids (PP), l’évaluation de la force musculaire par Hand Grip (HG) et l’indice de masse maigre (IMM=masse maigre/taille2). Un seul de ces critères suffit. L’objectif de l’étude était de déterminer la prévalence de la dénutrition chez des patients vus en consultation spécialisée de Nutrition en utilisant comme critère phénotypique un de ces 4 critères pris isolément ou en les associant.
Étaient inclus tous les patients consécutifs pouvant avoir et acceptant les mesures de poids, taille, HG et IMM. Les limites d’IMC et de PP étaient celles définies par la HAS. La valeur maximale du HG était mesurée par un appareil Jamar® (UK) selon les normes internationales (position assise standardisée, 6 mesures successives en alternant les côtés de mesure, conservation de la réponse maximale) [2] avec les limites HAS (dénutrition si<16kg [femmes] ou<26kg [hommes]). L’IMM était obtenu par impédancemétrie multifréquence (Bodystat Quadscan 400, UK) selon les recommandations usuelles, avec les limites HAS (dénutrition si<15kg/m2 [femmes] ou<17kg/m2 [hommes]). L’analyse utilisait les tests de corrélation.
Cent quinze patients (63,5 % de femmes) étaient inclus. Ils étaient âgés de 47,5±15,5 ans, d’IMC=26,9±9,3kg/m2, de PP=0,7±9,9kg, de HG=32,6±11,6kg, d’IMM=17,5±3,8kg/m2. Les prévalences de dénutrition avec comme critère isolé IMC, PP, HG et IMM étaient respectivement de 20,0 %, 12,1 %, 3,5 % et 34,8 %. Elle était de 28,7 % en associant IMC et PP, de 31,3 % en associant HG, IMC et PP, de 44,3 % en utilisant les quatre critères. HG et IMM n’étaient corrélés ni à l’âge, ni au sexe, ni entre eux. Ils étaient en revanche positivement corrélés au poids, à l’IMC (pour HG et poids r=0,39, p<0,0001, HG et IMC r=0,20, p=0,03, pour IMM et poids r=0,73, p<0,0001, IMM et IMC r=0,79, p<0,0001) ainsi qu’à d’autres critères nutritionnels (circonférence musculaire brachiale, tour de taille et dépense de repos calculée). Tous les patients dénutris par l’IMC, sauf un, l’étaient aussi par l’IMM. Les patients dénutris par HG ne l’étaient jamais par l’IMC et ne l’étaient que 3 fois sur 4 par l’IMM.
La HAS propose d’utiliser en priorité IMC et PP, et de n’utiliser HG et IMM qu’en seconde intention. Nos résultats montrent que l’IMM est le critère qui repère le plus de dénutrition. La validité de ce critère reste cependant à préciser, car quasiment tous les appareils d’impédancemétrie calculent la masse maigre selon des formules non connues. L’utilisation du HG en tant que critère isolé de dénutrition ne semble pas justifiée. Son intérêt même serait à préciser. L’association IMC+PP paraît donc la solution à privilégier en pratique courante. |
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ISSN: | 0985-0562 1768-3092 |
DOI: | 10.1016/j.nupar.2021.01.048 |