Hypersensibilité immédiate au méthylprednisolone hémisuccinate sodique

L’hypersensibilité immédiate aux corticoïdes systémiques est une allergie rare avec une prévalence de 0,1 % à 0,3 %. Elle se rencontre surtout avec les corticoïdes injectables sous forme de sel de succinate. Nous rapportons un cas d’anaphylaxie à l’hémisuccinate de méthylprednisolone chez un enfant...

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Published inRevue française d'allergologie (2009) Vol. 63; no. 3; p. 103498
Main Authors Permingeat, A., Chatain, C., Pralong, P., Bocquet, A., Leccia, M.T.
Format Journal Article
LanguageFrench
Published Elsevier Masson SAS 01.04.2023
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Summary:L’hypersensibilité immédiate aux corticoïdes systémiques est une allergie rare avec une prévalence de 0,1 % à 0,3 %. Elle se rencontre surtout avec les corticoïdes injectables sous forme de sel de succinate. Nous rapportons un cas d’anaphylaxie à l’hémisuccinate de méthylprednisolone chez un enfant asthmatique de 7 ans, hospitalisé au Vietnam pour une crise d’asthme sévère hypoxémiante dans un contexte d’infection à COVID-19, compliquée secondairement d’une encéphalite à SARS-CoV-2. Il présente une anaphylaxie de grade 3 avec cyanose et insuffisance respiratoire sévère pendant l’injection en intraveineux (IV) d’hémisuccinate de méthylprednisolone, mise sur le compte d’une aggravation de son asthme et non d’une allergie. Le même traitement 6 jours plus tard génère une réaction anaphylactique identique. Les deux réactions ont été traitées favorablement avec adrénaline en IV. La dexaméthasone, la prednisone puis la prednisolone ont été bien tolérées dans les suites. L’intradermoréaction (IDR) à l’hémisuccinate de méthylprednisolone positive à 1mg/mL confirme une hypersensibilité immédiate. L’IDR positive pour l’hydrocortisone hémisuccinate sodique à 1mg/mL et les IDR négatives jusqu’à 4mg/mL pour l’acétate de méthylprednisolone attestent la responsabilité de l’hémisuccinate dans cette hypersensibilité. L’hémisuccinate permet d’obtenir une prodrogue plus hydrosoluble pour une utilisation intraveineuse. Il aurait un pouvoir sensibilisant important alors que le glucocorticoïde par son faible poids moléculaire agirait en tant qu’haptène. Les symptômes d’anaphylaxie sont souvent atypiques et sévères, pouvant mettre en jeu le pronostic vital. Les patients nécessitant des cures répétées de corticoïdes injectables, comme les patients greffés, asthmatiques ou porteurs de maladies rhumatologiques seraient particulièrement à risque. Il est important de ne pas méconnaître une anaphylaxie à un corticoïde injectable surtout chez les patients asthmatiques chez qui les symptômes peuvent être pris à tort comme exacerbation de leur maladie. La recherche de sensibilisation au sel de succinate est essentielle afin de guider le choix des corticoïdes systémiques permis.
ISSN:1877-0320
1877-0320
DOI:10.1016/j.reval.2023.103498