La supplémentation maternelle en prébiotiques pendant la grossesse régule la colonisation du microbiote des enfants à haut risque, mais ne permet pas de prévenir la dermatite atopique à l’âge d’un an
La dermatite atopique (DA) est associée à des dysfonctionnements du système immunitaire et des épithélias avec un déséquilibre du microbiote intestinal. Ces troubles débutent très tôt dans la vie et certains sont présents dès la naissance. Des stratégies de prévention primaire de cette pathologie ci...
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Published in | Revue française d'allergologie (2009) Vol. 64; p. 104035 |
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Main Authors | , , , , , , , , , , , , , , |
Format | Journal Article |
Language | French |
Published |
Elsevier Masson SAS
01.04.2024
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Summary: | La dermatite atopique (DA) est associée à des dysfonctionnements du système immunitaire et des épithélias avec un déséquilibre du microbiote intestinal. Ces troubles débutent très tôt dans la vie et certains sont présents dès la naissance. Des stratégies de prévention primaire de cette pathologie ciblant la nutrition dès la vie fœtale sont donc pertinentes. Les prébiotiques sont des oligosaccharides non digestibles favorisant la croissance de bactéries bénéfiques pour l’hôte et un environnement tolérogène.
Nos études précliniques ont montré que l’apport maternel de prébiotiques GOS/inuline réduisait le risque d’allergie alimentaire chez la descendance. Nous avons voulu confirmer ces données pour la DA dans un essai clinique.
PREGRALL (NCT03183440), un essai randomisé contrôlé versus placebo, a évalué la capacité d’une supplémentation en GOS/inuline chez 376 femmes enceintes allergiques recrutées dans 4 centres français à prévenir la DA chez les enfants à haut risque à l’âge d’un an (Cabridain et al., 2019). Une biocollection (sang, selles, lait maternel) a été générée chez 126 dyades mère-enfant pour élucider les mécanismes impliqués dans la DA et médiés par les prébiotiques (CIMMAP).
La supplémentation en prébiotiques n’a pas protégé les enfants de la DA à 1 an ni diminué la gravité de la maladie. La prévalence de la DA était faible par rapport à nos estimations dans une population à haut risque. L’apport de prébiotiques a modulé la composition du microbiote intestinal maternel, augmentant les bifidobactéries. De plus, le taux de bactéries maternelles liées aux IgA sécrétoires tendait à diminuer dans le groupe prébiotique par rapport au placebo. Ce phénotype a été transmis aux enfants dans la 1ère semaine de vie.
Ainsi, l’apport de prébiotiques chez les mères pendant la grossesse modifie leur microbiote intestinal et leur immunité et les effets sont transmis à leurs enfants au début de leur vie. La modulation de ces paramètres biologiques chez les mères et les enfants par le prébiotique n’a pas permis de protéger de la DA à un an mais nous incite à penser que cette stratégie pourrait avoir un effet à long terme sur la prévention d’autres maladies atopiques. |
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ISSN: | 1877-0320 1877-0320 |
DOI: | 10.1016/j.reval.2024.104035 |