Impact de la prise en charge par un réseau nutritionnel de santé à domicile sur l’évolution des patients atteints de sclérose latérale amyotrophique

Dans la SLA, l’état nutritionnel est un facteur prédictif de survie. En Limousin, un réseau de santé spécialisé en nutrition (LINUT) évalue les patients SLA à domicile afin d’optimiser leur prise en charge nutritionnelle. Les objectifs de notre étude étaient : – de comparer l’évolution nutritionnell...

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Published inNutrition clinique et métabolisme Vol. 35; no. 1; p. 49
Main Authors Nasser, Y., Fayemendy, P., Calmel, N., Sourisseau, H., Lautrette, G., Preux, P.-M., Couratier, P., Desport, J.C., Jésus, P.
Format Journal Article
LanguageFrench
Published Elsevier Masson SAS 01.04.2021
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Summary:Dans la SLA, l’état nutritionnel est un facteur prédictif de survie. En Limousin, un réseau de santé spécialisé en nutrition (LINUT) évalue les patients SLA à domicile afin d’optimiser leur prise en charge nutritionnelle. Les objectifs de notre étude étaient : – de comparer l’évolution nutritionnelle, neurologique et respiratoire des patients ; – d’évaluer la survie avec ou sans prise en charge par LINUT. Les patients SLA pris en charge dans le centre SLA de Limoges entre le 1er janvier 2007 et le 31 décembre 2019 ont eu des évaluations nutritionnelles (IMC, perte de poids, composition corporelle par inpédancemétrie), neurologiques (forme de début, ALS Functional Rating Scale - Revised [ALSFRS-R]) et respiratoires (capacité vitale forcée [CVF]). L’inclusion dans le réseau LINUT a été notée, les patients non inclus ont été assignés au groupe témoin. L’analyse statistique a utilisé le test de Mann–Whitney, le test Chi2 et le modèle de Cox. Le score de propension (SP) a été calculé pour ajuster les résultats (psp). Au total, 306 patients ont été inclus (112 LINUT et 194 contrôles). Le délai médian jusqu’à la première visite du réseau était de 4,3 mois après le diagnostic avec un nombre médian de visites de 2,5 par patient. Après ajustement sur le PS, les caractéristiques des patients au moment du diagnostic étaient identiques entre les deux groupes. Il n’y avait pas de différence dans l’évolution nutritionnelle au cours du suivi entre les deux groupes. Cependant, l’évolution de l’ALSFRS-R et de la CVF était plus importante dans le groupe LINUT (−15 points vs −12 points, psp=0,04 et −31,4 % vs −12,7 %, psp=0,003, respectivement). L’inclusion dans LINUT n’avait pas d’impact sur la survie. Les facteurs prédictifs positivement associés au risque de décès étaient la perte de poids au moment du diagnostic (HR=1,05, p=0,001) et pendant le suivi (HR=1,05, p=0,006), le temps jusqu’à la pose de la gastrostomie (HR=1,09, p<0,0001), et la variation de l’ALSFRS-R au cours du suivi (HR=1,06, p<0,0001). Dans notre étude, l’état nutritionnel était un facteur prédictif de survie dans la SLA. Les patients inclus dans le réseau LINUT évoluaient plus rapidement au niveau neurologique et respiratoire mais avaient une survie identique au groupe sans prise en charge LINUT. Néanmoins, les interventions du réseau n’avaient pas d’impact sur l’état nutritionnel. En revanche, le réseau pourrait avoir un impact sur la qualité de vie mais cela n’a pas été étudié, pour les futurs travaux avec le LINUT l’étude de la qualité de vie semble indispensable.
ISSN:0985-0562
1768-3092
DOI:10.1016/j.nupar.2021.01.061