Allergie aux venins de guêpes : évaluation des marqueurs biologiques au cours de l’immunothérapie spécifique

• Published in: Revue française d'allergologie (2009) Vol. 63; no. 3; p. 103391
• Main Authors: Pascal, B., Evrard, B., Muti, D., Bonnet, B.
• Format: Journal Article
• Language: French
• Published: Elsevier Masson SAS 01.04.2023
• ISSN: 1877-0320; 1877-0320
• DOI: 10.1016/j.reval.2023.103391

L’allergie aux hyménoptères est la deuxième allergie la plus fréquente chez l’adulte. L’immunothérapie spécifique (ITS) est le traitement de référence, dont l’efficacité n’est plus à prouver mais dont le suivi est encore difficile à objectiver. Cette étude a pour objectif de décrire l’évolution des IgE et IgG4 spécifiques au cours de la désensibilisation aux guêpes vespula et poliste. Les objectifs secondaires sont d’apprécier le rôle du Test d’activation des basophiles (TAB), par la mesure des CDmax, AUC et CDsens. Nous avons également étudié l’évolution de ces marqueurs lors d’une désensibilisation envers une guêpe, sur les marqueurs de l’autre espèce. Cohorte rétrospective du CHU de Clermont-Ferrand de patients ayant bénéficié d’au moins un TAB au cours de leur suivi de désensibilisation à une ou aux deux espèces de guêpes. Les IgE et IgG4 spécifiques ont été dosés avec PHADIA IMMUNOCAP 250. Les TAB ont été effectués en utilisant les kits Flow CAST et B-CCR (Laboratoires Bühlmann, Suisse). La cohorte comporte 32 adultes. Nous avons analysé ces marqueurs sur deux groupes de patients en fonction de la désensibilisation réalisée, puis comparé ces résultats avant et au moins 1 an après le début du traitement. Concernant le groupe en cours de désensibilisation à vespula seule, l’ITS entraîne une augmentation du taux d’IgG4 spécifiques et une diminution de l’AUC et du CDmax vis-à-vis de cette espèce. Il est observé également une augmentation des taux d’IgG4 spécifiques et une diminution des CDmax et AUC envers la guêpe poliste (non significatifs). Les CDsens et les taux d’IgEs ne sont pas modifiés dans ce groupe pour les deux guêpes. Concernant le groupe bénéficiant d’une double désensibilisation, on observe une augmentation significative des IgG4 spécifiques et une diminution non significative du CDsens, vis-à-vis des deux guêpes. En revanche, le traitement n’a pas d’influence sur les taux d’IgE spécifiques, sur les CDmax et les AUC. Nous mettons en évidence l’utilité du rapport IgE/IgG4 dans le suivi du traitement. En définissant une échelle numérique, qui prend en compte la positivité de la concentration la moins importante, nous constatons une diminution des seuils de sensibilité. Cela faciliterait en pratique clinique la comparaison des performances du TAB au cours du traitement. Le TAB pourrait s’avérer utile pour personnaliser la prise en charge des patients et apprécier l’efficacité du traitement. Il est également mis en évidence que la désensibilisation envers une seule espèce de guêpe suffirait à traiter certains profils de sensibilisation. .