L’incidence de la dysthyroïdie associée à l’infection par le COVID-19 et son impact pronostique

La COVID-19, bien que considérée comme une maladie respiratoire, peut induire des troubles endocriniens notamment la dysthyroïdie, répandue en réanimation. Notre étude vise à déterminer son incidence et son impact pronostique. Étude prospective analytique menée sur deux ans (2020–2022) en réanimatio...

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Published inAnnales d'endocrinologie Vol. 85; no. 5; p. 438
Main Authors Rmili, K., Nouira, H., Jaoued, O., Saguem, M., Fekih Hassen, M., Ben Sikali, H., Atrous, S.
Format Journal Article
LanguageFrench
Published Elsevier Masson SAS 01.10.2024
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Summary:La COVID-19, bien que considérée comme une maladie respiratoire, peut induire des troubles endocriniens notamment la dysthyroïdie, répandue en réanimation. Notre étude vise à déterminer son incidence et son impact pronostique. Étude prospective analytique menée sur deux ans (2020–2022) en réanimation à l’hôpital Tahar Sfar de Mahdia. Elle concerne les patients hospitalisés pour pneumonie à SARS-CoV-2 et ayant subi un bilan thyroïdien (TSH et FT4) à l’admission. Les patients présentant des troubles thyroïdiens préexistants ont été exclus. Parmi les 364 patients inclus, 32,4 % ont présenté une dysthyroïdie, principalement sous forme d’hyperthyroïdie périphérique dans 87 % des cas et d’hypothyroïdie périphérique dans 7,6 % des cas. Le groupe “Dysthyroïdie” était plus grave ; le score de SAPS II était significativement plus élevé (p=0,004). Ainsi, Le recours à la ventilation mécanique (p=0,01), l’administration des catécholamines (p<10−3), le taux des infections nosocomiales (p=0,001) et la survenue d’un état de choc septique (p<10−3) étaient significativement plus élevés. Bien que la durée d’hospitalisation fût similaire entre les groupes, la mortalité était supérieure dans le groupe présentant une dysthyroïdie (p=0,003). La littérature documente une association entre le COVID-19 et les dysfonctionnements thyroïdiens, avec une fréquence de dysthyroïdie variant de 1,2 % à 61,9 %. Nos résultats confirment cette association en montrant une sévérité accrue chez les patients présentant une dysthyroïdie. Cette gravité peut être attribuée à l’impact des hormones thyroïdiennes sur la musculature, l’axe corticotrope et l’axe thyréotrope, ainsi que l’orage cytokinique.
ISSN:0003-4266
DOI:10.1016/j.ando.2024.08.239