Panaris et antibiothérapie postopératoire : évaluation des pratiques

Le panaris est l’infection de la main la plus fréquente. Cependant, la prise en charge thérapeutique n’est pas consensuelle. Au stade collecté, le traitement est chirurgical. La place de l’antibiothérapie systématique en postopératoire reste discutée. Elle favorise la sélection de bactéries résistan...

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Published inChirurgie de la main Vol. 33; no. 6; p. 420
Main Authors Delgrande, Damien, Pierrart, Jérôme, Mamane, William, Tordjman, Daniel, Masmejean, Emmanuel
Format Journal Article
LanguageFrench
Published Elsevier SAS 01.12.2014
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Summary:Le panaris est l’infection de la main la plus fréquente. Cependant, la prise en charge thérapeutique n’est pas consensuelle. Au stade collecté, le traitement est chirurgical. La place de l’antibiothérapie systématique en postopératoire reste discutée. Elle favorise la sélection de bactéries résistantes et augmente le coût global de prise en charge. De nombreux praticiens les utilisent de façon systématique. Cependant, à notre connaissance, aucune étude scientifique n’a montré l’intérêt de l’antibiothérapie postopératoire après excision chirurgicale des panaris péri-unguéaux et/ou pulpaires. La littérature est pauvre sur ce sujet. Il existe, à notre connaissance, uniquement des opinions d’experts mais il n’existe aucune étude scientifique. L’utilisation ou non des antibiotiques reste donc empirique. Dans notre pratique courante, nous n’utilisons pas d’antibiotiques après l’excision du panaris non compliqué (arthrite, ostéite ou phlegmon des gaines des fléchisseurs) et en dehors des sujets à risques (immunodépression, diabète,…). Cette attitude s’accompagne d’excellents résultats avec d’exceptionnelles récidives. L’objectif principal était d’évaluer les pratiques des membres de la Société française de chirurgie de la main (GEM). Un questionnaire Internet de 12 questions a été transmis aux différents membres du GEM : prélèvements systématiques ou non, radiographies systématiques ou non, usage d’antibiotiques selon le type de panaris et/ou le terrain et durée de traitement. Nous avons reçu 131 réponses. Un prélèvement bactériologique systématique est réalisé par 73 % des chirurgiens et une radiographie par 34 %. Devant un panaris péri-unguéal : 27 % utilisent des antibiotiques lorsque celui-ci est non compliqué, 56 % en utilisent chez le diabétique, 66 % chez l’immunodéprimé. En cas de lymphangite, 80 % prescrivent des antibiotiques. Devant un panaris pulpaire, 34 % utilisent des antibiotiques lorsque celui-ci est non compliqué, 58 % chez le diabétique, 67 % chez l’immunodéprimé et 77 % lorsqu’il existe une lymphangite. Chez l’enfant, 23 % des chirurgiens utilisent des antibiotiques après excision des panaris péri-unguéaux et 28 % après excision des panaris pulpaires non compliqués. La durée de l’antibiothérapie prescrite est en moyenne de 6,5jours (2–15). L’analyse des réponses met en évidence une absence de prise en charge consensuelle. L’antibiothérapie postopératoire systématique est très importante et varie en fonction du tableau clinique : panaris non compliqués, compliqués ou sur un terrain à risque. Le panaris est l’infection de la main la plus fréquente. Nos pratiques restent pourtant inhomogènes et ne reposent sur aucune preuve scientifique. Des études cliniques portant sur la place de l’antibiothérapie doivent maintenant être réalisées en vue de valider scientifiquement nos pratiques.
ISSN:1297-3203
1769-6666
DOI:10.1016/j.main.2014.10.016