Aspects clinique, biologique et étiologique des hypercorticismes à Yaoundé (Cameroun)

Les hypercorticismes posent en Afrique un problème de retard diagnostic, et une sensibilisation insuffisante des médecins. Leurs complications entraînent une mortalité importante et un surcoût de frais médicaux. La rareté d’études africaines sur l’hypercortisolisme, a motivé la réalisation de cette...

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Published inAnnales d'endocrinologie Vol. 78; no. 4; p. 304
Main Authors Ndam Ngambou, S., Tiwa, E., Nouedoui, C., Toukam, M., Kamgang, A.
Format Journal Article
LanguageFrench
Published Elsevier Masson SAS 01.09.2017
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Summary:Les hypercorticismes posent en Afrique un problème de retard diagnostic, et une sensibilisation insuffisante des médecins. Leurs complications entraînent une mortalité importante et un surcoût de frais médicaux. La rareté d’études africaines sur l’hypercortisolisme, a motivé la réalisation de cette étude sur le profil patients atteints dans notre milieu. Nous avons mené une étude transversale descriptive, de janvier 2013 à mai 2015, dans le service d’endocrinologie d’un hôpital universitaire de référence. Par échantillonnage consécutif et exhaustif, ont été inclus tout patient ayant un hypercorticisme clinique, ayant bénéficié d’un minimum d’explorations paracliniques. Les données cliniques et paracliniques collectées étaient : signes cliniques, CLU de24heures, ACTH plasmatique, tests de freinage minute, freinage fort et cortisolémie de 8h si besoin et résultats d’imagerie hypophysaire ou surrénalienne. Douze patients sur 501 reçus présentaient un hypercorticisme clinique, soit une prévalence de 2,4 %. Sex-ratio : 3/1 en faveur des femmes. Ces patients étaient âgés de 24 à 65 ans pour une moyenne=44 ans. Soixante-sept pour cent des consultations étaient initiées par le patient. La prise de poids était le motif de consultation plus fréquent (83,3 %). Les symptômes majeurs étaient : obésité faciotronculaire (91,5 %), vergetures (66,7 %), amyotrophie des membres (50 %). Parmi les patients avec fasciés cushingoïde, seuls 42 % avaient un hypercortisolisme endogène. La principale étiologie des hypercorticismes était iatrogène (58,3 %), la dexaméthasone étant le médicament le plus incriminé (70 %). Vingt-cinq pour cent des patients avaient un syndrome de Cushing ACTH-dépendant et pour 66,7 % d’entre eux, il s’agissait d’une maladie de Cushing. L’adénome cortico-surrénalien était la seule cause des hypercorticismes ACTH-indépendants. Les caractéristiques épidémiologiques sont semblables à celles d’autres séries Lindholm (Danemark) et Feleke (Éthiopie), de même que le principal motif de consultation. Reporté par Srivastava (Inde), l’hypercorticisme iatrogène reste l’étiologie plus fréquente dans notre milieu, sans doute du fait de l’emploi abusif de corticoïdes en automédication.
ISSN:0003-4266
DOI:10.1016/j.ando.2017.07.276