Intérêt de la méthode Mézières chez les patients migraineux : étude préliminaire

La migraine est une pathologie neurologique très invalidante qui touche toutes les classes de la population. L’axe principal de traitement est la pharmacothérapie dont les limites sont les effets indésirables et le risque de dépendance. Afin d’éviter ou de diminuer les médicaments beaucoup de patien...

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Published inKinésithérapie, la revue Vol. 20; no. 224-225; pp. 48 - 58
Main Author Fabre, Caroline
Format Journal Article
LanguageFrench
Published Elsevier Masson SAS 01.08.2020
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Summary:La migraine est une pathologie neurologique très invalidante qui touche toutes les classes de la population. L’axe principal de traitement est la pharmacothérapie dont les limites sont les effets indésirables et le risque de dépendance. Afin d’éviter ou de diminuer les médicaments beaucoup de patients se tournent vers les thérapies alternatives manuelles telle que la Méthode Mézières. Cette spécialité de kinésithérapie a pour objectif de corriger la posture globale des sujets au moyen d’étirements des chaînes musculaires. La littérature scientifique montre qu’il existe des modifications posturales, chez les migraineux, et des raideurs profondes pouvant toucher l’axe dure-mérien. Nous avons réalisé une étude expérimentale en cabinet libéral afin d’étudier l’impact de la correction posturale sur le syndrome migraineux de 7 patients. Le traitement par la Méthode Mézières s’est déroulé sur 4 mois à raison d’une séance par semaine. La douleur et son impact sur la vie socioprofessionnelle des patients ont été évalués grâce à l’échelle validée HIT-6 (Headache Impact Test). En parallèle, 5 angles morphologiques du plan sagittal ont été mesurés par biométrie : l’antéversion de la tête, l’horizontalité du regard, la lordose lombaire, la cyphose dorsale et la version pelvienne. À l’issue du traitement, les scores de l’échelle de la douleur Hit-6 sont significativement améliorés. Les gains d’amplitudes sur les différentes variables indiquent une correction de la posture et une diminution des courbures du plan sagittal. Certaines variables comme l’horizontalité du regard et la version pelvienne sont améliorées de façon plus significative, ce qui pourrait témoigner d’un assouplissement des structures du système nerveux central. À noter qu’aucun patient ne présente d’antéprojection de la tête, comme cela est couramment retrouvé dans les études sur les migraines. Cette étude pilote ne montre pas de réelle corrélation entre la posture et la migraine, mais nos résultats sur la douleur et la qualité de vie des migraineux incitent à réfléchir à l’intérêt du traitement en kinésithérapie par étirement global dans la prise en charge des patients migraineux. Il serait intéressant de poursuivre avec des études plus approfondies en intégrant les paramètres de souplesse et de mobilité. Migraine is a very disabling neurological pathology that affects all classes of the population. The main axis of treatment is drug therapy, the limits of which are undesirable effects and the risk of dependence. In order to avoid or reduce medication, many patients turn to alternative manual therapies such as the Mézières Method. This speciality of physiotherapy aims to correct the global posture of the subjects by stretching the muscle chains. The scientific literature shows that there are postural modifications, in migraine sufferers, and deep stiffness that can affect the duraerian axis. We therefore conducted an experimental study in a private practice to study the impact of postural correction on the migraine syndrome of 7 patients. The treatment in the Mézières Method took place over 4 months at the rate of one session per week. Pain and its impact on the patients’ socio-professional life were assessed using the validated HIT-6 (headache impact test) scale. In parallel, 5 morphological angles of the sagittal plane were measured by biometry: head anteversion, horizontal gaze, lumbar lordosis, dorsal kyphosis and pelvic version. At the end of the treatment, scores on the Hit-6 pain scale showed a statistically significant improvement. The gains in amplitude on the different variables were towards a correction of posture and a reduction in the curvatures of the sagittal plane. Some measurement variables such as gaze horizontality and pelvic version have more significant improvements that could indicate a relaxation of the structures of the central nervous system. It should be noted that no patient has a pre-projection of the head as commonly reported in migraine studies. This pilot study does not show a real correlation between posture and migraine but our results on pain and quality of life of migraine sufferers are positive and allow us to open a reflection on the place of global stretching physiotherapy treatment in the management of migraine patients. It would be interesting to continue with larger studies integrating the parameters of flexibility and mobility.
ISSN:1779-0123
2213-1566
DOI:10.1016/j.kine.2020.06.005