Étude CIK-PRO : étude rétrospective monocentrique descriptive préliminaire des résultats après infiltrations cortisoniques sur prothèse de genou douloureuse

• Published in: Revue du rhumatisme (Ed. française : 1993) Vol. 89; pp. A127 - A128
• Main Authors: Tan, E., Godot, S., Kerroumi, Y., Zeller, V., Strauss, C., Hamitouche, F., Marmor, S., Chazerain, P.
• Format: Journal Article
• Language: French
• Published: Elsevier Masson SAS 01.12.2022
• ISSN: 1169-8330
• DOI: 10.1016/j.rhum.2022.10.185

Les infiltrations cortisoniques (IC) sur articulation native sont efficaces pour traiter transitoirement les douleurs d’arthrose ou de rhumatisme inflammatoire. En présence d’une prothèse de genou (PG), elles sont déconseillées en routine selon les recommandations de l’EULAR de 2021 [1]. Il n’existe pas à ce jour de prise en charge établie pour le traitement des PG douloureuses sans étiologie, notamment en l’absence de descellement et/ou d’infection. L’objectif de cette étude préliminaire est de décrire les résultats des infiltrations cortisoniques sur PG douloureuse sans cause retrouvée réalisées au groupe hospitalier (GH) Diaconesses Croix Saint-Simon. Un appel à observations a été proposé dans notre centre auprès des rhumatologues et des orthopédistes concernant toutes les IC sur PG réalisées au GH entre janvier 2010 et décembre 2021. Les critères d’inclusion étaient les patients majeurs, porteurs d’une PG douloureuse sans cause retrouvée et ayant bénéficié d’au moins une infiltration cortisonique sur genou prothésé. Les données concernant les caractéristiques des patients, la PG, la douleur et l’épanchement articulaire associé ont été recueillies, via le dossier médical informatisé. La douleur et son amélioration étaient évaluées par l’appréciation subjective du patient, notée par le médecin lors des consultations de suivi. Nous avons étudié l’efficacité des infiltrations cortisoniques sur PG sur la douleur et l’épanchement articulaire, puis évalué la tolérance sur PG après infiltration, notamment les complications infectieuses. Dix patients ont été analysés dont 5 hommes et 5 femmes, avec un âge moyen au moment de la pose de PG (9 prothèses totales de genou et 1 prothèse fémoro-patellaire) de 71,1 ans, et de la première IC de 73,5 ans. Au total, 21 infiltrations cortisoniques ont été réalisées, dont 18 avec une efficacité connue (soit entre 1 et 7 infiltrations par patient). La durée minimale de suivi post-infiltration était d’un an. L’indication de la PG était une gonarthrose pour tous les patients, dont un avec une chondrocalcinose associée. Les 10 patients avaient un épanchement concomitant ponctionné systématiquement avant IC et stérile : pour 3 patients, le liquide articulaire était inflammatoire (entre 3735 et 76 500 éléments/mm3), pour un patient il était intermédiaire (1100 éléments/mm3) et pour les 6 derniers il était mécanique (entre 11 et 375 éléments/mm3). Tous les patients ont bénéficié d’une IC par hexacétonide de triamcinolone (1 à 2 ampoules), en dehors d’un patient avec la bêtaméthasone. Les IC étaient efficaces transitoirement sur la douleur avec une amélioration notée pour 17 patients sur 19 à 1 mois, 10 sur 17 à 6 mois et aucun sur 17 à un an. L’efficacité sur l’épanchement n’était pas évaluable pour tous les patients. A posteriori, un diagnostic d’arthrite septique à Cutibacterium acnes a été fait 3 mois après une unique IC (les prélèvements précédents chez ce même patient étant tous inflammatoires et stériles, sans microcristaux). Dans cette courte série monocentrique rétrospective préliminaire, les IC semblent être efficaces sur la douleur sur PG non descellée avec épanchement. Il serait intéressant de réaliser une étude prospective évaluant l’efficacité des IC sur PG douloureuse et leurs complications avec un effectif plus important.