Prévalence des signes échographiques de dépots uratiques dans une population algérienne d’hyperuricémie asymptomatique

L’hyperuricémie est une anomalie biochimique courante, souvent asymptomatique pouvant dissimuler une maladie goutteuse. La majorité des sociétés savantes ne préconisent aucun traitement hypouricémiant (THA) dans l’hyperuricémie asymptomatique (HUA) et ce en dépit d’une considérable proportion de suj...

Full description

Saved in:
Bibliographic Details
Published inRevue du rhumatisme (Ed. française : 1993) Vol. 87; pp. A58 - A59
Main Authors Bengana, B., Ladjouze-Rezig, A., Ayoub, S., Raaf, N., Aimeur, C., Boukabous, A., Lefkir-Tafiani, S.
Format Journal Article
LanguageFrench
Published Elsevier Masson SAS 01.12.2020
Online AccessGet full text

Cover

Loading…
More Information
Summary:L’hyperuricémie est une anomalie biochimique courante, souvent asymptomatique pouvant dissimuler une maladie goutteuse. La majorité des sociétés savantes ne préconisent aucun traitement hypouricémiant (THA) dans l’hyperuricémie asymptomatique (HUA) et ce en dépit d’une considérable proportion de sujets avec HUA qui développe une goutte au bout de quelques années. L’échographie ostéo-articulaire (EOA) permet d’isoler les « gouttes asymptomatiques » en décelant les signes de dépôts uratiques (DU) chez des sujets avec HUA. Notre objectif est d’évaluer la prévalence des DU dans une population algérienne avec HUA et apprécier leurs facteurs exposants. Il s’agit d’une étude descriptive transversale s’étalant de janvier 2017 à février 2019, avec recrutement de sujets avec HUA >60mg/L, sans THU et sans aucun rhumatisme inflammatoire chronique associé. Nous avons effectué une EOA des genoux, de la première métatarsophalangienne (MTP1), la MTP2 et deuxième métacarphalangienne (MCP2) et MCP3 avec les tendons achilléens, patellaires et quadricipitaux. Nous avons retenu 258 sujets avec HUA, 132 femmes et 126 hommes (sex ratio=0,95), l’âge moyen de la population était de 59 ans, l’indice de masse corporelle (IMC) moyen était de 28,4kg/m2, 42 patients étaient sous diurétiques, 37 patients ont déclaré être sous aspirine à faible dose à raison de 100mg de prise quotidienne. Le taux moyen de l’uricémie était à 78±10mg/L, la prévalence des dépôts uratiques retrouvés à l’EOA était de 22 % (n=58), parmi eux 21 (36 %) avaient un signe du double contour à la MTP1 et 17 (29 %) à la trochlée fémorale, 7 % avaient des tophi à la MTP1 et 5 % aux tendons, les agrégats uratiques à la MTP1 dans 3 % et les érosions osseuses de la MTP1 chez 12 sujets. Les facteurs exposants aux dépôts uratiques dans l’échantillon étaient :le sexe masculin (p=0,001), le taux d’uricémie ≥100mg/l (p-value=0,035), un IMC ≥25kg/m2 (p=0,042), la prise de diurétique chez les femmes (p-value=0,0002). Il est clair qu’à travers ce travail que les lésions élémentaires échographiques en rapport avec la maladie goutteuse sont courantes dans une population avec HUA. Elles ont concerné 1 sujet sur 5 dans notre population avec un risque plus élevé pour les hommes, les sujets avec IMC élevé et avec un taux d’AU de plus de 100mg/L, mais aussi chez les femmes qui prennent des diurétiques. Ce travail demande à être enrichi avec une étude contrôlée randomisée afin de mieux déterminer les facteurs prédisposant à la goutte chez les sujets avec HUA.
ISSN:1169-8330
DOI:10.1016/j.rhum.2020.10.094