La méningite rhumatoïde, une complication indépendante de la durée d’évolution et de l’activité de la PR, avec un pronostic souvent favorable : une étude du CRI
La méningite rhumatoïde (MR) est une complication de la polyarthrite rhumatoïde (PR), associant des symptômes neurologiques variés à une imagerie et des lésions histologiques inflammatoires non spécifiques. L’objectif de notre étude était de décrire les caractéristiques et l’évolution sous traitemen...
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Published in | Revue du rhumatisme (Ed. française : 1993) Vol. 89; pp. A211 - A212 |
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Main Authors | , , , , , , , , , |
Format | Journal Article |
Language | French |
Published |
Elsevier Masson SAS
01.12.2022
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Summary: | La méningite rhumatoïde (MR) est une complication de la polyarthrite rhumatoïde (PR), associant des symptômes neurologiques variés à une imagerie et des lésions histologiques inflammatoires non spécifiques. L’objectif de notre étude était de décrire les caractéristiques et l’évolution sous traitement des patients PR ayant présenté une lepto- ou pachyméningite.
Un appel à observation a été lancé en octobre 2019 via le CRI et la Société française de la SEP. Critères d’inclusion : pachy et/ou leptoméningite à l’IRM cérébrale dans le cadre d’une PR. Critères d’exclusion : diagnostics différentiels (infectieuse, néoplasique ou autre).
Sept patients ont été inclus, dont 6 femmes. L’âge médian au diagnostic de MR était de 66 ans [min–max : 36–68]. Le délai médian de survenue de la MR après diagnostic de la PR était de 4 ans [−1 à 30]. Le délai médian de diagnostic de la MR était de 1 mois [0–19]. Tous les patients avaient des FR fortement positifs, 1 seul était anti-CCP négatif. Trois patients étaient érosifs. Aucun n’avait de nodule rhumatoïde mais 3 avaient eu une atteinte extra-articulaire (péricardite, syndrome de Raynaud, et SGS secondaire). Au moment de la MR, un seul patient n’avait pas de PR diagnostiquée. Un n’avait aucun traitement de fond, 3 étaient sous méthotrexate (MTX), 1 sous hydroxychloroquine, 3 sous bDMARDs (certolizumab, étanercept, rituximab). Trois étaient également traités par une corticothérapie orale (dose médiane 10mg [3–15]). Au moment de la survenue de la MR, la PR était en rémission dans 6 cas sur 7. Cliniquement, tous avaient des symptômes neurologiques : 4 des céphalées, 5 des crises d’épilepsie, 1 des troubles psychiatriques, 1 un syndrome cérébelleux et frontal. La PL a démontré une hypercellularité chez 4 patients [min 14–max 64 cellules/mm3] à prédominance lymphocytaire, 3 avaient une hyperprotéinorachie. L’IRM cérébrale a révélé l’existence d’une pachyméningite dans 4 cas et d’une leptoméningite dans 5 cas. La biopsie méningée a été réalisée chez 4 patients, montrant chez 3 patients, un infiltrat inflammatoire évocateur de MR. Six des 7 patients ont été traités par fortes doses de corticoïdes : 4 par bolus sur 3 jours (3 relayés par corticothérapie orale et 1 patient dont cela a été le seul traitement), 2 par corticothérapie orale (1mg/kg avant décroissance). Un patient a uniquement été traité par injections intra-thécales de MTX (suspicion initiale de méningite carcinomateuse). Trois patients ont bénéficié d’un traitement par rituximab et 1 du MTX. Le suivi médian était de 27 mois [6–47]. Tous les patients ont connu une amélioration clinique sauf 1 patient (stagnation) et tous ont eu une diminution/régression complète des anomalies IRM.
La MR est une complication rare de la PR, comme en témoigne le faible nombre de cas de cet appel à observation national. Elle peut survenir de manière inaugurale et semble indépendante de la durée d’évolution et de l’activité de la PR. Le tableau clinique est polymorphe mais des céphalées persistantes et la survenue de crises d’épilepsie sont fréquentes et doivent faire évoquer le diagnostic. Les nombreux diagnostics différentiels potentiellement graves peuvent motiver le recours à une biopsie méningée. Le traitement de la MR par corticothérapie permet une bonne réponse clinique et radiologique même en l’absence de modification du traitement de fond de la PR.
La méningite rhumatoïde reste actuellement une complication rare mais grave de la PR qui peut survenir alors même que la PR est en rémission. Son traitement fait appel aux corticoïdes permettant de faire régresser la symptomatologie dans la majorité des cas. |
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ISSN: | 1169-8330 |
DOI: | 10.1016/j.rhum.2022.10.322 |