Influence d’une activité pseudo-ventilatoire chez un robot humanoïde sur les interactions humain-machine
L’activité ventilatoire, improprement appelée respiration, est une fonction physiologique qui a également une fonction sociale puisqu’elle est un support de notre communication verbale et non-verbale [1]. Afin de fluidifier les échanges humain-machine, les roboticiens ont jusqu’à présent développé d...
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Published in | Revue des maladies respiratoires Vol. 40; no. 2; p. 149 |
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Main Authors | , , , , , , , |
Format | Journal Article |
Language | French |
Published |
Elsevier Masson SAS
01.02.2023
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Summary: | L’activité ventilatoire, improprement appelée respiration, est une fonction physiologique qui a également une fonction sociale puisqu’elle est un support de notre communication verbale et non-verbale [1].
Afin de fluidifier les échanges humain-machine, les roboticiens ont jusqu’à présent développé diverses approches dont certaines inspirées des comportements humains comme l’ajout de comportements communicatifs, la gestion du regard du robot lors d’échanges verbaux [2]. Mais le rôle d’une activité pseudo-ventilatoire, implémentée sous forme de mouvements d’extension du tronc et des épaules et d’une sonorisation rythmique, sur l’interaction de sujets sains avec un robot humanoïde (PEPPER) n’a, à notre connaissance, pas encore été étudiée.
Dans cette étude randomisée, contrôlée, la quantité d’interaction, évaluée à travers la durée du regard des participants vers PEPPER, a été mesurée chez 42 volontaires (âge médian 36 ans, extrêmes 20–64, 52 % d’hommes) en présence du robot et lors de phases de « conversation » avec PEPPER alors qu’il « respirait » (R) ou n’avait pas d’activité pseudo-ventilatoire (contrôle, C). Divers traits de personnalité ont été évalués par des échelles ad hoc (IRI : empathie ; MiniPONS : sensibilité à la communication non-verbale ; MAIA : sensibilité aux perceptions intéroceptives ; NARS : a priori vis-à-vis des robots).
Au total, 16 des 42 participants ont indiqué à la fin de l’expérimentation avoir perçu la respiration chez PEPPER ; ils ont été qualifiés de « perceveurs » (P+). Les 26 autres ont été qualifiés de « non-perceveurs » (P−). P+ et P− ne différaient sur aucun trait de personnalité.
La durée de regard n’était pas modifiée en phase R versus C pour les P+ (p=0,63). En revanche, les P− ont statistiquement plus regardé PEPPER lorsqu’il respirait (R) (p=0,001) (Fig. 1).
Cette augmentation du temps de regard des « non-perceveurs » serait en faveur d’une appréhension non-consciente de la respiration du robot et du rôle attracteur de l’implémentation de cette activité pseudo-ventilatoire dans l’interaction humain-machine. |
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ISSN: | 0761-8425 |
DOI: | 10.1016/j.rmr.2022.11.076 |