Mythomanie et contagion délirante : une mise en perspective de la description historique de la mythomanie

À partir d’une observation clinique inhabituelle, en raison de la mobilisation apparente de personnalités de haut rang dans une situation de conflit affectif intéressant la sphère privée, va s’esquisser une clinique de la mythomanie. Cette clinique, marquée par une tendance à la falsification et à l...

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Published inAnnales médico psychologiques Vol. 173; no. 5; pp. 449 - 452
Main Authors Gheorghiev, Charles, Catrin, Edwige, Gault, Caroline, Leduc, Caroline
Format Journal Article
LanguageFrench
Published Elsevier SAS 01.06.2015
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Summary:À partir d’une observation clinique inhabituelle, en raison de la mobilisation apparente de personnalités de haut rang dans une situation de conflit affectif intéressant la sphère privée, va s’esquisser une clinique de la mythomanie. Cette clinique, marquée par une tendance à la falsification et à la reconstruction d’une réalité imprégnée de fantasmes nourris de mégalomanie, présente cette singularité de s’élaborer autour d’un tiers, la compagne, d’autant plus insaisissable qu’elle n’aura de cesse de se manifester sous des masques changeants mais toujours voilés, ceux de ses personnages célèbres. Elle résonnera de façon particulière chez notre patient, dans une adhésion sans critique et une conviction imperméable à l’épreuve de la réalité, faisant évoquer une contagion délirante sous la forme d’une folie à deux. Elle viendra questionner notre conception du délire aux confins d’un imaginaire prévalent. La mythomanie marque en effet les limites de notre liberté, « celle d’être un autre en demeurant soi-même » comme l’évoquait Neyraut, à travers le mirage d’un rôle avantageux mystifiant autrui, mais qui apparaît avant tout comme la duperie de soi-même. From an unusual clinical observation because of the obvious engagement of high-ranking characters in a situation of a private emotional conflict, will reveal a clinic of mythomania beyond the initial anxious disorder. Mythomania was described by Dupré in 1905 as a pathological tendency, more or less voluntary and conscious, to lies and fantastic fables. This clinic, marked by a trend towards falsification and reconstruction of a reality which is impregnated with megalomaniac fantasies, has here its feature to be developed around one third, his partner, ever more elusive by her changing but always warped masks, those of her famous characters. It will resonate particularly for our patient, with a belief without criticism and a strong conviction to the test of reality, by pinpointing at a delusional contagion as a folie à deux. The outcome will be the collapse of the mystifying scenario, starting from clinical doubts about the authenticity of the facts mentioned by the patient, owing to a story close to an incredible fable. It will question our conception of a delirium which appears near to the limits of a prevailing imaginary. Mythomania indeed indicates the limits of our freedom, “that to be another remaining the same” as recalled Neyraut, through the illusion of a favorable role mystifying others, but which appears primarily as the deception of oneself.
ISSN:0003-4487
1769-6631
DOI:10.1016/j.amp.2015.04.003