1815 : réalité financière de la reconstruction de l’armée

Lorsque Napoléon quitte l’île d’Elbe pour revenir en France et reprendre le pouvoir, de nouveau, il doit faire face à l’Europe en armes. Louis XVIII n’ayant pas été en mesure de reconstituer l’armée, Napoléon doit s’attaquer à cette tâche. Il envisage donc de mobiliser tous les hommes valides. La co...

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Published inRevue historique de l'armée Vol. n° 260; no. 3; pp. 90 - 102
Main Author Cyr, Pascal
Format Journal Article
LanguageFrench
Published Service historique de la Défense 02.08.2010
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Summary:Lorsque Napoléon quitte l’île d’Elbe pour revenir en France et reprendre le pouvoir, de nouveau, il doit faire face à l’Europe en armes. Louis XVIII n’ayant pas été en mesure de reconstituer l’armée, Napoléon doit s’attaquer à cette tâche. Il envisage donc de mobiliser tous les hommes valides. La conscription est de nouveau proclamée. Mais déjà, malgré l’enthousiasme général, Napoléon doit faire face à un problème de taille. L’argent manque pour payer les fournitures. Afin de faire face aux impératifs financiers que nécessite une telle mobilisation, il a prévu un budget de 400 millions de francs. Toutefois, le budget de l’État étant de 618 millions, il se doit d’envisager d’autres sources de financements. L’emprunt, bien qu’il répugne à employer ce genre d’expédient, est la seule solution pour atteindre les objectifs qu’il s’est fixé. En ce sens, un règlement d’emprunt forcé de 150 millions est présenté aux Chambres. Tous les contribuables doivent y souscrire pour une somme équivalente au montant de leurs taxes foncières et mobilières. Bien sûr, ce projet n’est pas très approprié pour faire augmenter la popularité du régime, mais comme par les années passées, Napoléon espère que la victoire atténuera ces aspects négatifs. En attendant, ayant été obligé d’émettre des reconnaissances de dettes et de payer les fournisseurs avec des bons du Trésor pour mobiliser 449 000 soldats, Napoléon fait passer la dette publique de la France de 123 millions à 639 millions de francs. Comme l’a si bien écrit Pierre Branda, ce sont les Cent-Jours les plus coûteux de l’histoire de la France.
ISSN:0035-3299
1965-0779
DOI:10.3917/rha.260.0090