Pour une géographie sociale des faits religieux

En s’appuyant sur trois études de cas pris dans le contexte hindou du pays tamoul en Inde du Sud, l’objectif de cet article est de défendre l’idée et la légitimité d’une géographie sociale des faits religieux. Il montre d’une part que les espaces religieux hindous (lieux de culte et circulations rel...

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Published inCarnets de géographes
Main Author Trouillet, Pierre-Yves
Format Journal Article
LanguageFrench
Published UMR 245 - CESSMA 2013
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Summary:En s’appuyant sur trois études de cas pris dans le contexte hindou du pays tamoul en Inde du Sud, l’objectif de cet article est de défendre l’idée et la légitimité d’une géographie sociale des faits religieux. Il montre d’une part que les espaces religieux hindous (lieux de culte et circulations religieuses) informent sur la société qui les produit, sur ses enjeux et sur ses dynamiques, et d’autre part que la prise en compte des phénomènes de distinction, de domination, d’exclusion et de compétition est utile pour saisir la spatialisation des faits religieux dans sa complexité. Sont d’abord évoquées les correspondances entre espaces rituels et espaces sociaux dans un village tamoul, ainsi que les rapports de domination qu’elles traduisent. L’article s’intéresse ensuite aux relations de pouvoir qui s’expriment dans la pratique du plus grand pèlerinage tamoul menant à la ville sainte de Palani. Il évoque dans un troisième temps comment, au cours du 20ème siècle, le culte régional de Murugan et sa géographie ont alimenté l’idéologie territoriale tamoule, sur fond de lutte sociale et de compétition politique anti-brahmane. Les formes spatiales de l’hindouisme en pays tamoul apparaissent ainsi comme des phénomènes traduisant différents rapports sociaux et en transformation permanente sous l’effet des dynamiques sociales, aussi bien à l’échelle locale que régionale. C’est en cela que l’article atteste de la capacité et de la légitimité de la géographie sociale à parler des faits religieux.
ISSN:2107-7266
DOI:10.4000/cdg.920