Identité et question des origines dans l’abandon d’enfants au Burkina Faso

Résumé Identité et question des origines dans l’abandon d’enfants au Burkina Faso À travers l’étude de situations d’abandon d’enfants « sans père » ou nés de relations dites incestueuses au sein de la population moaga, nous tenterons d’éclairer les représentations identitaires qui entourent ces enfa...

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Published inAnthropologie et sociétés Vol. 33; no. 1; pp. 141 - 155
Main Authors Carle, Juliette, Bonnet, Doris
Format Journal Article
LanguageFrench
Published Département d'anthropologie de l'Université Laval 2009
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Summary:Résumé Identité et question des origines dans l’abandon d’enfants au Burkina Faso À travers l’étude de situations d’abandon d’enfants « sans père » ou nés de relations dites incestueuses au sein de la population moaga, nous tenterons d’éclairer les représentations identitaires qui entourent ces enfants. La responsabilité qu’a une femme d’un enfant conçu dans le cadre d’une relation prohibée semble se limiter à l’accouchement, tandis que l’homme se voit interdire l’accès à la paternité sociale. Les récits des mères d’enfants « sans père » témoignent par ailleurs de leur impossibilité de conférer à l’enfant une autre identité que celle de bâtard. L’enfant abandonné est assimilé, dans un imaginaire social relativement universel, à un enfant « trouvé ». Ce thème de l’enfant privé d’attache favorise l’absence d’informations sur la filiation originelle de l’enfant. Or, les services sociaux connaissent, bien souvent, les motifs d’abandon et même les noms des parents géniteurs, notamment parce que le consentement de la mère est exigé pour réaliser une adoption plénière. Par ailleurs, si nombre de parents adoptants sont réticents à connaître la parenté d’origine des enfants, beaucoup valorisent le lieu d’origine de l’enfant, son appartenance ethnique ou nationale, une culture, traits sociaux envisagés comme constituant les « racines » de l’enfant.
ISSN:0702-8997
1703-7921
DOI:10.7202/037817ar