Reconstitution des débits des crues artificielles destinées au flottage du bois dans le massif du Morvan (centre de la France, XVIe-XIXe siècles) d’après les documents d’archive et la géomorphologie de terrain

Le flottage du bois dans le Morvan a fait l’objet de nombreuses études historiques ou économiques. Toutefois, la modification de l’écoulement pour le flottage à bûches perdues n’a jamais été véritablement étudiée d’un point de vue hydrologique. Pendant plus de deux siècles, des lâchers d’eau répétés...

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Published inGéomorphologie : revue du Groupe français de géomorphologie Vol. 17; no. 2; pp. 143 - 156
Main Authors Poux, Anne-Sophie, Gob, Frédéric, Jacob-Rousseau, Nicolas
Format Journal Article
LanguageEnglish
French
Published Paris Groupe français de géomorphologie 26.10.2011
SEDES
Groupe français de géomorphologie (GFG) / Société d'Études pour le Développement Économique et Social (Sedes)
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Summary:Le flottage du bois dans le Morvan a fait l’objet de nombreuses études historiques ou économiques. Toutefois, la modification de l’écoulement pour le flottage à bûches perdues n’a jamais été véritablement étudiée d’un point de vue hydrologique. Pendant plus de deux siècles, des lâchers d’eau répétés ont été effectués à partir d’étangs artificiels afin de faciliter le transport des bûches dans les petits ruisseaux morvandiaux. Grâce aux données historiques existantes, le débit de ces lâchers a pu être évalué : il était compris entre 2 m3/s et 3 m3/s à l’aval immédiat des étangs, ce qui est considérable dans de petits ruisseaux dont le bassin-versant ne couvre que quelques kilomètres carrés. La comparaison de ces chiffres avec l’écoulement naturel des rivières étudiées fait apparaître une différenciation très nette entre les cours d’eau de tête de bassin, où les crues artificielles étaient exceptionnellement fortes, et l’Yonne amont, où les crues pour le flottage demeuraient dans la classe des événements ordinaires. Ces manipulations d’écoulements ont entraîné des perturbations disparates sur le milieu fluvial, les ruisseaux de tête de bassin ayant été les plus perturbés. Par ailleurs, l’estimation de la puissance spécifique critique dissipée à l’aval des barrages et les observations géomorphologiques montrent que la capacité de cisaillement des écoulements artificiels était très importante. On peut ainsi faire l’hypothèse que les lâchers d’eau destinés au flottage ont favorisé l’érosion des vallons et alimenté une vague sédimentaire.
ISSN:1266-5304
1957-777X
DOI:10.4000/geomorphologie.9351