Le rôle de l’hydrologie sur la destruction de la végétation dans le lit d’une rivière à galets aménagée : l’Isère en Combe de Savoie

L’action des crues fréquentes ou intermédiaires (temps de retour compris entre moins d’un an et 10 ans) sur le renouvellement des macroformes végétalisées des lits de rivières présente un fort intérêt opérationnel : la gestion de la végétation par des lâchers d’eau artificiels simulant des crues nat...

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Published inGéomorphologie : revue du Groupe français de géomorphologie Vol. 23; no. 3; pp. 203 - 217
Main Authors Jourdain, Camille, Belleudy, Philippe, Tal, Michal, Malavoi, Jean-René
Format Journal Article
LanguageFrench
Published Groupe français de géomorphologie 2017
Groupe français de géomorphologie (GFG) / Société d'Études pour le Développement Économique et Social (Sedes)
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Summary:L’action des crues fréquentes ou intermédiaires (temps de retour compris entre moins d’un an et 10 ans) sur le renouvellement des macroformes végétalisées des lits de rivières présente un fort intérêt opérationnel : la gestion de la végétation par des lâchers d’eau artificiels simulant des crues naturelles est une option de plus en plus souvent considérée dans les rivières aménagées. Cependant leur impact est peu documenté. Dans ce contexte, cette étude cherche à caractériser l’action de différents débits sur la dynamique sédimentaire et végétale d’une rivière à galets fortement aménagée à partir de photographies aériennes et de la chronique hydrologique. Trois objectifs spécifiques sont visés : (i) caractériser, à l’échelle de la décennie, l’évolution des surfaces de végétation d’un tronçon ; (ii) analyser le lien entre différentes composantes du régime hydrologique et la destruction de la végétation ; et (iii) préciser les principaux mécanismes de destruction de végétation à ces échelles de temps et d’espace. L’analyse a été effectuée sur l’Isère en Combe de Savoie, rivière à galets fortement anthropisée des Alpes françaises, pour la période 1996-2015. Les paramètres hydrologiques expliquant le mieux la destruction de la végétation sur l’Isère sont les volumes d’eau transités en crue, entre 350 m³/s (temps de retour < 1 ans) et 600 m³/s (temps de retour de l’ordre de 5 ans). L’essentiel de la destruction de la végétation est attribué au processus d’érosion latérale sur la partie amont des bancs. Les surfaces de végétation détruites naturellement sont modestes en regard des nouvelles surfaces colonisées par la végétation : 3,4 % de végétation détruite annuellement en moyenne, contre 6,2 % d’installation de nouvelle végétation. Ces résultats suggèrent que sur le tronçon analysé, des lâchers de crues artificielles pourraient permettre d’accélérer les dynamiques sédimentaires et végétales du lit, mais non de maintenir l’espace inter-digues libre de végétation.
ISSN:1266-5304
1957-777X
DOI:10.4000/geomorphologie.11761