Engrais minéraux
Les engrais minéraux visent à suppléer aux insuffisances des sols en éléments nutritifs inorganiques, azote tout particulièrement, mais aussi phosphore et potassium. Les plus courants sont les engrais NPK, constitués de nitrate d'ammonium, de phosphates et de sels de potassium. L'ingestion...
Saved in:
Published in | EMC. Toxicologie-pathologie Vol. 1; no. 1; pp. 21 - 28 |
---|---|
Main Author | |
Format | Journal Article |
Language | French |
Published |
Elsevier SAS
2004
|
Subjects | |
Online Access | Get full text |
Cover
Loading…
Summary: | Les engrais minéraux visent à suppléer aux insuffisances des sols en éléments nutritifs inorganiques, azote tout particulièrement, mais aussi phosphore et potassium. Les plus courants sont les engrais NPK, constitués de nitrate d'ammonium, de phosphates et de sels de potassium. L'ingestion volontaire d'un engrais liquide concentré peut provoquer une intoxication aiguë sévère, du fait de la présence de fortes concentrations de potassium dans ce type de préparation. À l'exception de quelques cas de dermatoses et de signes irritatifs muqueux en rapport avec les poussières, très peu d'effets indésirables ont été décrits en milieu professionnel. Certains engrais contenant de la cyanamide calcique dans leur formulation peuvent entraîner la survenue d'un syndrome antabuse. L'emploi immodéré d'engrais minéraux conduit à une pollution des nappes phréatiques par les nitrates, composés non volatils et très hydrosolubles qui se retrouvent ensuite dans l'eau de distribution. Les nitrates ont été incriminés dans la survenue d'accidents de méthémoglobinémie chez des nouveau-nés et de cancers – en particulier digestifs – dans la population générale. Les acquisitions récentes concernant leur métabolisme ainsi que l'analyse des données expérimentales et de la littérature épidémiologique accumulée depuis plus d'une trentaine d'années montrent que leur toxicité pour l'homme a été très largement surestimée. La méthémoglobinémie du nourrisson est en réalité liée à la pollution bactériologique de l'eau. Aucune association n'a pu être établie entre la consommation prolongée d'une eau de boisson riche en nitrates et la survenue de cancers dans la population générale. Plusieurs expertises collectives ont conclu à l'innocuité des nitrates alimentaires et à l'inadéquation de la réglementation actuelle. Des travaux récents indiquent que les nitrates jouent vraisemblablement un rôle physiologique important par leur activité biocide.
Mineral fertilizers are intended to correct soil deficiencies in inorganic nutrients, especially nitrogen, but also phosphorus and potassium. The most common are the so-called NPK that typically consist of ammonium nitrate, phosphorus and potassium salts. Intentional ingestion of a concentrated liquid fertilizer can result in severe poisoning because of the high potassium concentration of these formulations. Except for a few cases of dermatitis and dust-induced mucosal irritation, very few adverse effects have been reported in the occupational setting. Some fertilizers that contain calcium cyanamide can cause an antabuse reaction. Excessive use of mineral fertilizers lead to the contamination of underground water by nitrates, non volatile and highly hydrosoluble compounds that are subsequently found in drinking water. Nitrates have been claimed to cause methaemoglobinemia in newborns and cancer in the general population, especially of digestive tract. Recent data on their disposition as well as results of experimental and epidemiological studies conducted during the past 30 years show that their toxicity had been largely overestimated. Methaemoglobinemia in the newborn is actually related to a microbiological contamination of the drinking water. No causal link between long-term consumption of nitrate-rich drinking water and cancers in the general population could be demonstrated. Several collective expert reports concluded on the safety of nitrates and the inadequacy of current regulations. Recent in vitro investigations indicate that a physiological role of nitrates in humans as biocides is likely. |
---|---|
ISSN: | 1762-5858 1762-5858 |
DOI: | 10.1016/j.emctp.2003.10.002 |