Municipalités et pouvoirs locaux au Liban
Huit ans après la fin de la guerre du Liban, les élections municipales de 1998, les premières depuis 1963, sont perçues comme un enjeu de représentation par l'ensemble des forces sociales et politiques au sens où elles consacrent dans le court terme l'émergence d'un nouveau personnel...
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Format | eBook Book |
Language | French |
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Presses de l’Ifpo
2001
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Summary: | Huit ans après la fin de la guerre du Liban, les élections municipales de 1998, les premières depuis 1963, sont perçues comme un enjeu de représentation par l'ensemble des forces sociales et politiques au sens où elles consacrent dans le court terme l'émergence d'un nouveau personnel politique dans les instances locales. Elles sont vues aussi comme un moyen de redonner aux municipalités un rôle au niveau du développement local, dans le cadre plus général de la reconstruction des structures étatiques et du retour à la paix civile. Le rétablissement des autorités municipales par les urnes posait d'emblée la question du changement des modalités d'exercice du pouvoir local : Viennent-elles renforcer ou remettre en cause les processus en cours à l'échelle nationale ? Sont-elles productrices de nouvelles valeurs et représentations du politique ? Les relations qui se nouent entre ces nouveaux élus et leurs administrés reproduisent-elles des modalités d'allégeance de type clientéliste, bureaucratique, communautaire, ou se caractérisent-elles par l'émergence d'un autre modèle de « citoyenneté » ? Quelle est la nature de la relation entre élus municipaux et élites nationales (les députés, traditionnellement maîtres de l'espace local), entre autorités municipales et services de l'État (organes déconcentrés, chargés avant les élections d'administrer directement les municipalités dissoutes, mais aussi délégations de ministères et organismes rattachés directement à la présidence du Conseil des ministres) ? Les institutions et élus locaux se posent-ils en médiateurs entre la société qu'ils sont censés représenter et le Pouvoir national ? Et, en conséquence, les formes de territorialisation du pouvoir propres au régime politique libanais dans l'après-guerre autorisent-elles le développement de stratégies notabiliaires ou favorisent-elles le prolongement de pratiques miliciennes ? Enfin, le rétablissement de « l'administration locale » (al-idaraal-mahalliyya) s'accompagne-t-il de nouveaux modes d'action publique ? Ces questions ont été traitées à partir de trois axes de réflexions : celui de la représentation locale, celui des pratiques de participation et celui des mécanismes de négociation autour de la mise en place de politiques publiques dans le cadre municipal. Cet ouvrage du CERMOC est le fruit d'un programme de recherche collectif d'un an et demi, mené par une équipe de sociologues, de politologues, d'anthropologues, de géographes et d'historiens animée par Agnès Favier. Certaines études portent sur des thèmes transversaux à partir d'une approche quantitative (questionnaire qui couvre l'ensemble des municipalités du Liban) : les profils des présidents de municipalité élus en 1998, le fonctionnement interne des conseils municipaux, les pratiques de communication et d'information des autorités municipales, la participation des partis politiques dans les municipalités, la redéfinition des rapports de pouvoir entre les municipalités et les associations écologistes. D'autres s'attachent à des sites particuliers : la composition des conseils municipaux de Beyrouth de 1918 à 1953, les enjeux de la gestion municipale dans la capitale libanaise après les élections de 1998. les multiples jeux d'acteurs dans la gestion municipale de Tripoli, la place de la municipalité de Borj Hammoud dans le système d'échange politique entre élites communautaires arméniennes et élites nationales libanaises, les pratiques de participation initiées par deux municipalités de la banlieue sud de Beyrouth (Ghbairé et Borj el-Brajneh), les diverses formes de territorialisation du pouvoir municipal à Nabatiyeh, l'héritage de l'Administration civile de la Montagne dans la composition et le fonctionnement de la municipalité de Baaqline. les logiques bipolaires qui caractérisent la recomposition du pouvoir local dans un village de déplacés (Joun) ou encore le fonctionnement de la fédération des municipalités du caza de Jbayl. Plusieurs interprétations se dégagent de cette sociologie des municipalités deux ans après les élections : le renouvellement du personnel politique local, la variété des stratégies de légitimation des élus municipaux, le dynamisme encore timide des structures municipales et les faiblesses de l'autonomie municipale, ou encore l'héritage de la guerre dans les structures des sociétés locales. |
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ISBN: | 2905465204 9782905465207 9782351594537 2351594533 |
DOI: | 10.4000/books.ifpo.4251 |