La mémoire autobiographique/épisodique : le chien, un modèle d’étude ?

Se souvenir des événements passés dans toutes leurs dimensions (qui/quoi [personnes/objets], où, quand), ce qui correspond à la mémoire autobiographique/épisodique, présente des avantages adaptatifs majeurs. En effet, ne pas accéder à ce type de souvenirs limite l’adaptation et la capacité de tirer...

Full description

Saved in:
Bibliographic Details
Published inM.S. Médecine sciences Vol. 33; no. 12; pp. 1089 - 1095
Main Authors Duranton, Charlotte, Jeannin, Sarah, Bedossa, Thierry, Gaunet, Florence
Format Journal Article
LanguageFrench
Published Éditions EDK, Groupe EDP Sciences 01.12.2017
Online AccessGet full text

Cover

Loading…
More Information
Summary:Se souvenir des événements passés dans toutes leurs dimensions (qui/quoi [personnes/objets], où, quand), ce qui correspond à la mémoire autobiographique/épisodique, présente des avantages adaptatifs majeurs. En effet, ne pas accéder à ce type de souvenirs limite l’adaptation et la capacité de tirer les pleins bénéfices de situations nouvelles qui présentent certaines caractéristiques semblables à celles qui ont déjà été rencontrées (par exemple, éviter d’être dupé plus d’une fois, si on l’a déjà été). Afin de mieux appréhender cette mémoire particulière, nous présenterons dans cette revue les différents types de mémoire et leur ontogénie. Nous préciserons ce qu’est la mémoire épisodique – une mémoire d’événements ou d’actions d’autrui localisés dans l’espace et dans le temps – et à quel degré elle peut être développée dans les modèles animaux. Nous aborderons en particulier les caractéristiques de la mémoire chez le chien, un modèle qui permet une approche des aspects fonctionnels de la mémoire qui, chez l’homme, reste difficile. Nous montrons ainsi que, même si, comme l’homme, le chien est une espèce sociale dont les caractéristiques devraient conduire à une mémoire de type épisodique, elle ne prend en fait en compte que la nature des événements (objets/personnes) et leur localisation, la notion de temps ne semblant pas être intégrée. Par sa vie sociale complexe, le chien présente cependant un intérêt fondamental pour étudier, dans une perspective de cognition comparée, la mémoire épisodique non-verbale. The ability to remember past events in all of their dimensions (what? where? when? i.e. autobiographic/episodic memory) is highly adaptive. Conversely, individuals who do not have such ability are less likely to benefit from recognizing situations similar to previous ones, e.g. to avoid being defeated several times. We will present the different types of memory and their ontogeny, focusing on those that are found in dogs. We will then describe more precisely the episodic memory, i.e. remembering events or actions from others, and their location and the time of the events and will present to which degree such a skill is found in dogs. We will show that, even if dogs are a social species whose specificities should reveal the existence of an episodic-like memory, dogs remember who and what happened but no study evidenced yet that they remember the precise time it was done. Further studies are thus needed, especially as dogs represent a relevant biological model for comparative cognition to study the ontogeny or senescence of non verbal episodic memory.
Bibliography:Les deux auteurs ont contribué de facon égale au travail
Charlotte Duranton et Thierry Bedossa font partie de l’association AVA (aide aux vieux animaux), 40 Le Quesnoy, 76220 Cuy-Saint-Fiacre, France.
ark:/67375/80W-G7KGMTH8-K
dkey:10.1051/medsci/20173312016
istex:05DA6A92B47A1A2CDD9D36A9EB3DDC869D43C1DC
publisher-ID:medsci20173312p1089
ISSN:0767-0974
1958-5381
DOI:10.1051/medsci/20173312016