Greffe de membrane amniotique avec greffe conjonctivo-limbique dans le traitement des ptérygions récidivants, invasifs ou intéressant l’axe optique
Nous avons évalué la greffe de membrane amniotique avec greffe conjonctivo-limbique lors de la chirurgie du ptérygion récidivant, à risque de défect stromal, ou avoisinant l’axe optique, chez des patients opérés d’un ptérygion avec une acuité visuelle conservée et un astigmatisme modéré, afin de lim...
Saved in:
Published in | Journal français d'ophtalmologie Vol. 29; no. 2; pp. 169 - 175 |
---|---|
Main Authors | , , , |
Format | Journal Article |
Language | French |
Published |
Paris
Elsevier Masson SAS
01.02.2006
Masson |
Subjects | |
Online Access | Get full text |
Cover
Loading…
Summary: | Nous avons évalué la greffe de membrane amniotique avec greffe conjonctivo-limbique lors de la chirurgie du ptérygion récidivant, à risque de défect stromal, ou avoisinant l’axe optique, chez des patients opérés d’un ptérygion avec une acuité visuelle conservée et un astigmatisme modéré, afin de limiter la kératectomie initiale.
Nous avons analysé rétrospectivement les dossiers de quinze patients opérés pour un ptérygion récidivant, invasifs ou intéressant l’axe optique. Ils ont été répartis en fonction de trois tableaux cliniques : le groupe A, six patients étaient atteints de ptérygion récidivant après chirurgie simple (défect stromal non corrigé) ; le groupe B, cinq patients présentaient un ptérygion primitif avec risque de défect stromal ; le groupe C, quatre patients avaient un ptérygion primitif avoisinant l’axe optique. Pour chaque patient a été réalisée une exérèse du ptérygion, suivie d’une reconstruction par greffe conjonctivo-limbique (versant conjonctivo-limbique) combinée à une greffe de membrane amniotique (versant cornéen). La survenue d’une récidive a été notée, et l’acuité visuelle et la réfraction automatique ont été évaluées en pré- et postopératoire.
Le suivi moyen était de 13 mois. Au terme du suivi, quatre récidives (27 %) ont été observées (deux dans le groupe A, deux dans le groupe B et aucune dans le groupe C). L’acuité visuelle moyenne était de 0,7 en préopératoire et de 0,8 au terme du suivi (p = 0,041). Le cylindre s’est peu modifié, passant de 1,47 dioptries à 1,98 dioptries (p = 0,155).
En cas de ptérygion récidivant, ou associé à un déficit stromal profond ou étendu à l’axe optique, la reconstruction par greffe de membrane amniotique et greffe autologue conjonctivo-limbique ne semble pas influer sur le risque de récidive. Cependant, en permettant de limiter la kératectomie initiale, elle ne modifie que peu l’astigmatisme et l’acuité visuelle dans les cas où ces paramètres sont peu perturbés. Elle ne pénalise pas un geste ultérieur comme une kératoplastie lamellaire.
Cette technique est intéressante à intégrer dans l’arsenal thérapeutique de la chirurgie du ptérygion.
To evaluate amniotic membrane transplantation with limbic-conjunctival autograft during recurrent pterygium surgery in cases with a risk of stromal defect or with optic axis involvement, in order to limit the corneal defect in pterygium and preserve vision with moderate astigmatism.
Retrospective study of 50 cases. Three clinical aspects were encountered: A, recurrent pterygium after simple surgery (a corrected stromal defect) - six cases; B, primary pterygium at risk of stromal defect - five cases; C, primary pterygium with optic axis involvement - four cases. Each patient underwent ablative surgery followed by ocular surface rebuilding with limbic-conjunctival autograft combined with amniotic membrane graft on the corneal defect. Visual acuity and astigmatism were measured and compared before and after surgery.
The mean follow-up was 13 months. At the end of the follow-up, the recurrence rate was 27% (four cases: two in A, two in B, and none in C). Mean visual acuity was improved from 0.7 to 0.8 postoperatively (
p=0.041). Astigmatism changed slightly from 1.47 to 1.98 dioptres (
p=0.155).
For recurrent pterygium, with stromal defect or optic axis involvement, amniotic membrane transplantation and limbic-conjunctival autograft seems not to influence the recurrence rate. However, by limiting initial keratectomy, this surgical procedure only slightly modifies visual acuity and astigmatism in the cases where the two parameters are slightly affected. Failure can be easily managed with further surgery such as lamellar keratoplasty.
Amniotic membrane transplantation and limbic-conjunctival autograft for recurrent pterygium or with optic axis involvement can be useful to integrate in the therapeutic arsenal of pterygium surgery. |
---|---|
ISSN: | 0181-5512 |
DOI: | 10.1016/S0181-5512(06)73766-4 |