Les médecins anesthésistes-réanimateurs en France en 1999 Premiers résultats de l’enquête démographique nationale Cfar-Sfar-Ined

Objectifs : Les craintes exprimées concernant l’évolution de la démographie des anesthésistes-réanimateurs en France ont conduit le Collège français des anesthésistes–réanimateurs (Cfar) et la Société française d’anesthésie et de réanimation (Sfar), en partenariat avec l’Institut national d’études d...

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Published inAnnales françaises d'anesthésie et de réanimation Vol. 21; no. 10; pp. 779 - 806
Main Authors Pontone, S., Brouard, N., Scherpereel, P., Boulard, G., Arduin, P.
Format Journal Article
LanguageFrench
Published Paris Elsevier SAS 01.12.2002
Elsevier
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Summary:Objectifs : Les craintes exprimées concernant l’évolution de la démographie des anesthésistes-réanimateurs en France ont conduit le Collège français des anesthésistes–réanimateurs (Cfar) et la Société française d’anesthésie et de réanimation (Sfar), en partenariat avec l’Institut national d’études démographiques (Ined) à organiser une enquête nationale auprès de l’ensemble des médecins anesthésistes–réanimateurs. Les trois principaux objectifs étaient de dénombrer la population des médecins anesthésistes-réanimateurs (MAR) exerçant en France, de décrire sa dynamique démographique et d'analyser son activité professionnelle. Méthodes : L’enquête reposait sur un questionnaire individuel auto-administré ayant fait l’objet d’une déclaration à la Commission nationale informatique et libertés (CNIL). L’enquête s’est déroulée fin 1998, dans les 1484 établissements, publics (590) et privés (894) où se pratiquait de l’anesthésie–réanimation, sous le contrôle de référents d’établissements et régionaux. Le dénombrement des postes d’anesthésie–réanimation a abouti à un total de 9741 postes se répartissant pour 5694 dans le public (58 %), 3569 dans le privé (37 %) et 478 dans les établissements participant au service public hospitalier (PSPH) (5 %). L’estimation du nombre d’anesthésistes–réanimateurs à partir du nombre de postes a nécessité une méthodologie de redressement de l’enquête pour tenir compte des non-réponses et des activités multiples. Résultats : L’enquête a permis d’estimer qu’environ 8876 médecins exerçaient l’anesthésie–réanimation en France au début de l’année 1999, dont 216 dans les DOM-TOM. Ce dénombrement rejoint celui effectué par le Conseil de l’Ordre des médecins qui publiait un nombre de 8716 anesthésistes-réanimateurs au 1 er janvier 1999 en France métropolitaine et de 234 médecins dans les DOM-TOM, soit un effectif total de 8950. La croissance démographique annuelle a chuté, de 9 % par an, avant 1989, pour approcher le zéro sur l’année 1999. La masculinisation de la spécialité se poursuit avec une proportion qui n’atteint pas plus de 35,7 % de femmes, de même que le vieillissement, l’âge moyen étant passé de 42,8 ans en 1989 à 45,9 ans en 1999. La pyramide des âges n’est plus celle d’une population croissante, mais d’une population qui vieillit « par le bas ». La densité médicale, de 14,75 anesthésistes–réanimateurs pour 100 000 habitants en 1999, contre 12,9 en 1989, est légèrement supérieure à la moyenne européenne, mais la répartition géographique est très inégale entre le Nord et le Sud, les grandes villes, sièges de CHU et les plus petites, même si une tendance à l’atténuation des différences s’est faite jour. L’étude des diplômes et qualifications, des modes d’exercice et l’analyse de l’activité professionnelle apportent une évaluation chiffrée importante à confronter avec les évolutions démographiques prévisibles. Conclusion : L’évolution démographique prévisible doit intégrer la diminution des entrées dans la spécialité, des cessations d’activité mais aussi les évolutions sociologiques liées à la réduction du temps de travail. Les solutions face à une pénurie annoncée passent par une réorganisation des structures, une redéfinition des tâches et du fonctionnement, sans pour autant faire l’économie d’une correction de trajectoire démographique indispensable. Objectives: Fears related to the future of anaesthesia manpower in France have led the French College of Anaesthesiologists (Cfar) and the French Society of Anaesthesia and Intensive Care (Sfar), in scientific partnership with the National Institute for Demographic Studies (Ined), to set-up a national survey among French anaesthetists (MAR) practicing in France, to describe their demographic evolution and to analyse their professional activities. Methods: The survey was based on a personal questionnaire, filled by each individual, approved by the National Commission on Informatics and Freedoms (CNIL). The survey was conducted in November 1998, in the 1484 hospitals, public (590) and private (894) where anaesthetics are performed, under the control of local and regional referents. Results: The anaesthesiologists positions count gave a total of 9741 positions shared between 5694 in public practice (58%), 3569 in private practice (37%) and 478 in private hospitals taking part to the national health service-PSPH (5%). The evaluation of the number of anaesthesiologists from the number of positions has made necessary a methodology of rectification of the survey to take in account the lack of response and the multiple sites of activity. The survey allows an evaluation of around 8876 physicians practising anaesthesia and intensive care in France at the beginning of 1999, among them 216 overseas. This census is in concordance with the count made by the Medical Council— Ordre des médecins—which published a number of 8716 anaesthesiologists in France, and 234 overseas, at the 1st January 1999, corresponding to a total of 8950. The annual demographic growth has felt from 9% per year, before 1989, to reach the level zero, in 1999. The masculinisation of the speciality is growing with a proportion of 35.7% of females, as well as ageing, the overage of age increasing from 42.8 in 1989 to 45.9 years in 1999. The pyramid of ages does not correspond to a growing population but to ageing people due to a decrease of the youngest classes. The medical density of 14.75 anaesthesiologists for 100 000 inhabitants in 1999, compared to 12.9 in 1989, is slightly above the European average, but the geographic distribution is very unequal between north and south, the large cities, centre of a university hospital, and the smaller one even if a reduction of differences is observed. The study and the analysis of professional activities bring important data to take in account side of demographic evolution. Conclusion: The demographic evolution must integrate non-only the reduction of the entries in the speciality, of the retirements, but also the sociological evolutions linked to the working time reduction. The solutions face to the promised shortcut of manpower consist of a reorganisation of the structures, a new definition of tasks and managements, without the possibility to avoid and adjustment of the anaesthesiologists population.
ISSN:0750-7658
1769-6623
DOI:10.1016/S0750-7658(02)00815-8