Lier l’histoire du sujet à l’histoire de son corps : un principe psychothérapeutique de base en oncologie
Résumé Deux histoires cliniques sont détaillées entre trois psychologues de formation psychanalytique. Sous la forme d’une discussion, les principes de la psychothérapie psychanalytique d’un patient atteint de cancer apparaissent. Les moyens de la psychothérapie sont habituels : sonder l’origine inc...
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Published in | Psycho-oncologie Vol. 11; no. 1; pp. 37 - 46 |
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Main Authors | , , |
Format | Journal Article |
Language | French |
Published |
Cachan
Lavoisier
01.03.2017
Tech Science Press |
Subjects | |
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Summary: | Résumé
Deux histoires cliniques sont détaillées entre trois psychologues de formation psychanalytique. Sous la forme d’une discussion, les principes de la psychothérapie psychanalytique d’un patient atteint de cancer apparaissent. Les moyens de la psychothérapie sont habituels : sonder l’origine inconsciente de la demande, accueillir la narration, permettre l’historisation, faciliter la subjectivation. Mais quand l’unité du moi n’a jamais été forgée, quand les identifications sont fragiles et ambivalentes, quand les enveloppes psychiques n’ont pas été suffisamment contenantes, le psychothérapeute doit d’abord recréer un espace intersubjectif accueillant. Cet espace, qui permet la narration, est soutenu par le transfert. Il va plonger le patient dans un « bain » de langage (qu’il écoute comme venant de sa progressive unification ou qui lui est renvoyé en miroir) et va reconstituer les relations précoces, défaillantes à l’origine. En permettant la différenciation soi/autre, le sujet va reconstituer les limites de son
corps psychique
. Le corps psychique est au carrefour de différents concepts psychanalytiques issus d’auteurs différents comme Freud, Lacan, Winnicott, Anzieu et Kaës : effroi, articulation entre le Réel, le Symbolique et l’Imaginaire, crainte de l’effondrement, moi-peau, contenance, image du corps. Ces concepts permettent de penser la réalité vécue par de nombreux patients atteints de cancer : le traumatisme de l’annonce qui réactive un traumatisme ancien non pensable à l’époque, la défaillance du support physique du moi et ses conséquences sur le narcissisme, la perte de l’intériorité, les atteintes de l’image du corps, l’adoption de défenses coûteuses comme l’identification à l’agresseur, la projection et la dissociation. |
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ISSN: | 1778-3798 1778-381X |
DOI: | 10.1007/s11839-017-0612-8 |