Insuffisance surrénalienne haute symptomatique compliquant l’usage de dermocorticoïdes pour dépigmentation volontaire

La dépigmentation volontaire est une pratique répandue dans la population à peau noire et les dermocorticoïdes sont largement utilisés sur une grande surface du corps avec des effets secondaires locaux fréquents. Nous rapportons l’observation d’une patiente de 25 ans, d’origine congolaise, hospitali...

Full description

Saved in:
Bibliographic Details
Published inLa revue de medecine interne Vol. 29; no. 12; pp. 1030 - 1033
Main Authors Sène, D., Huong-Boutin, D.L.T., Thiollet, M., Barete, S., Cacoub, P., Piette, J.-C.
Format Journal Article
LanguageFrench
Published Paris Elsevier SAS 01.12.2008
Elsevier
Subjects
Online AccessGet full text

Cover

Loading…
More Information
Summary:La dépigmentation volontaire est une pratique répandue dans la population à peau noire et les dermocorticoïdes sont largement utilisés sur une grande surface du corps avec des effets secondaires locaux fréquents. Nous rapportons l’observation d’une patiente de 25 ans, d’origine congolaise, hospitalisée pour altération de l’état général et un syndrome polyalgique articulaire et abdominal. L’usage de dermocorticoïdes pour dépigmentation volontaire était suspecté devant une hyperpigmentation relative de la face d’extension des petites articulations des mains et des pieds, associée à des signes cliniques d’hypercorticisme. Le bilan biologique trouvait un effondrement de la cortisolémie et de l’adreno-cortico-tropic hormone (ACTH) avec un test de stimulation immédiat par l’ACTH (Synacthène®) négatif, permettant de porter le diagnostic d’insuffisance surrénalienne haute compliquant l’usage prolongé de dermocorticoïdes. La mise sous hydrocortisone permettait la régression des symptômes. Un an plus tard, la patiente avouait l’usage continu depuis cinq ans de dermocorticoïdes (bétaméthasone, 0,05 %). La dépigmentation volontaire avec utilisation prolongée de dermocorticoïdes, fréquente chez les femmes à peau noire, doit être évoquée dans un contexte d’insuffisance surrénalienne avec ou sans signes d’hypercorticisme exogène et inversement, l’axe corticotrope doit être exploré chez toute patiente pratiquant la dépigmentation volontaire. In black population, the skin-bleaching with cutaneous topical corticosteroids on a large body area is a widespread practice and is associated with numerous cutaneous complications. We report a 25-year-old Congolese woman who was admitted for weakness, arthralgias and abdominal pain. The association of a relative hyperpigmentation of the small joints of hands and feet with clinical features of hypercorticism led to suspect a chronic use of cutaneous topical steroids for skin-bleaching. On biological tests, plasma cortisol and corticotropin levels were undetectable and the short corticotropin (ACTH) stimulation test was negative, leading to the diagnosis of adrenal insufficiency complicating the chronic use of topical steroids. Clinical symptoms resolved with hydrocortisone therapy. One year later, the patient admitted a five-year continuous use of cutaneous topical steroids (betamethasone, 0.05%). Skin-bleaching through chronic use of cutaneous topical steroids, is a common practice in black women, and should be suspected in the presence of adrenal insufficiency with or without clinical features of hypercorticism, and conversely, skin-bleaching users should be tested for hypothalamo–pituitary–adrenal function.
ISSN:0248-8663
1768-3122
DOI:10.1016/j.revmed.2008.02.014