Villes et migrants, du lieu-monde au lieu-passage

Les auteurs étudient depuis une vingtaine d’années les déplacements internationaux de migrants petits entrepreneurs commerciaux. L’intensification et la densification de ces activités et de ces populations les ont amenés à identifier une nouvelle forme migratoire typologiquement différente des forme...

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Published inRevue européenne des migrations internationales Vol. 22; no. 2; pp. 43 - 65
Main Authors Missaoui, Lamia, Tarrius, Alain
Format Journal Article
LanguageFrench
Published Poitiers Université de Poitiers 2006
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Summary:Les auteurs étudient depuis une vingtaine d’années les déplacements internationaux de migrants petits entrepreneurs commerciaux. L’intensification et la densification de ces activités et de ces populations les ont amenés à identifier une nouvelle forme migratoire typologiquement différente des formes diasporiques. Leurs approches compréhensives et interactionnistes de populations en réseaux, liées par la parole, l’honneur, qui excèdent des frontières et des normes sociales des divers États-nations qu’elles traversent ou habitent, leur ont permis de proposer la notion de « territoires circulatoires » : il s’agit d’une topique spatio-temporelle concernant l’ensemble des transactions et interactions, des rapports symboliques et matériels exprimant ces mobilisations internationales, et susceptibles de produire ou d’héberger des rapports sociaux originaux.Cette approche d’une sorte de territoire de la mondialisation « par le bas » transversal aux espaces des nations, présente l’intérêt de maintenir l’attention des chercheurs sur des faits d’interactions fugitifs, marginaux, masqués, mais très révélateurs, que les approches plus systémiques (logistiques, flux, etc..) ont tendance à gommer. Toutefois, les auteurs se défendent de dissocier topiques des circulants et des sédentaires, faits exposés et faits masqués, officialité et subterranéité. Dans cet article, ils montrent que les échelles spatio-temporelles caractéristiques des territoires des circulants s’articulent à celles des sédentaires dans des villes proches des « frontières- clefs » de l’Europe : c’est ainsi qu’ils décrivent comment migrants circulants et sédentaires contribuent aux transformations urbaines de Sofia, en Bulgarie et d’Alicante, en Espagne. Ils revisitent alors les propositions de Robert Ezra Park, et d’autres chercheurs héritiers de la sociologie de Georg Simmel, en matière de processus de transformations urbaines, montrent l’intérêt et l’actualité de leurs analyses, mais aussi proposent, à partir de leurs travaux, des changements d’échelles spatiales et temporelles appelées dans ces théories.
ISSN:0765-0752
1777-5418
DOI:10.4000/remi.2818