Divergences (et convergences) de perceptions entre patients et néphrologues de l’impact de l’insuffisance rénale chronique non terminale sur l’élan vital en France : résultats de l’enquête MAEVA

L’impact de l’insuffisance rénale chronique (IRC) sur l’élan vital des patients non dialysés est mal connu, et la perception des patients peut être différente de celle des médecins. Un auto-questionnaire a été adressé à 1282 néphrologues et un second auto-questionnaire en « miroir » a été transmis a...

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Published inNéphrologie & thérapeutique Vol. 14; no. 4; pp. 222 - 230
Main Authors Bertocchio, Jean-Philippe, Baranger, Thierry, Isnard-Rouchon, Myriam, Zaoui, Philippe, Mousson, Christiane, Deray, Gibert
Format Journal Article
LanguageFrench
Published Elsevier Masson SAS 01.06.2018
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Summary:L’impact de l’insuffisance rénale chronique (IRC) sur l’élan vital des patients non dialysés est mal connu, et la perception des patients peut être différente de celle des médecins. Un auto-questionnaire a été adressé à 1282 néphrologues et un second auto-questionnaire en « miroir » a été transmis aux patients (stade 3, 4 ou 5) par leur néphrologue. Les données ont été recueillies de façon prospective et anonyme. Au total, 261 néphrologues et 172 patients ont participé. Soixante-six pour cent des patients décrivaient un effet délétère de l’IRC sur leur qualité de vie (également identifié par les néphrologues) : impact évalué comme important pour 22 % vs 27 %, modéré ou inconstant pour 44 % vs 47 %, faible ou nul pour 34 % vs 31 %, respectivement pour les patients et les néphrologues. La perception des facteurs favorisant un meilleur élan vital était également différente, les néphrologues sous-estimant leur rôle (soutien psychologique) : l’optimisme et les encouragements des néphrologues étaient majeurs pour le maintien de l’élan vital pour 60 % des patients vs 20 % des néphrologues (p<0,001). Au cours de la consultation, les médecins cherchaient essentiellement les anomalies biologiques, l’observance du traitement et, plus rarement, les troubles de l’humeur ou sexuels. Les objectifs du traitement étaient de préférence de maintenir une vie normale (pour les patients) et de retarder l’entrée en dialyse (pour les néphrologues). Les néphrologues ont une connaissance relative de l’impact de l’IRC sur l’élan vital des patients atteints d’une IRC non dialysés, mais il existe des différences de perception. Elle pourrait être améliorée au cours d’une formation spécifique. The impact of chronic kidney disease (CKD) on vital impetus is poorly documented in patients not undergoing renal dialysis and discrepancies can be observed between patients and physicians in perception of QoL and impact of the disease. A self-questionnaire was sent to 1282 French nephrologists and a mirrored self-questionnaire was given to patients (CKD stage 3, 4 or 5) by their nephrologist. Data were collected prospectively and anonymously. A total of 261 nephrologists and 172 patients participated in the survey. Sixty-six percent of patients reported a negative impact of the disease on their quality of life, which is also identified by nephrologists: important impact 22% vs 27%, mild or inconstant 44% vs 47%, mild or absent 34% vs 31% in patients and nephrologists, respectively. They had different perceptions about factors contributing to vital force; in particular, nephrologists underestimated their key role in psychological support. Indeed, the optimism and encouragements of nephrologists were considered to be a key factor of vital force for 60% of patients vs 20% of nephrologists (P<0,001). During consultations, nephrologists were primarily focused on biological abnormalities and adherence to treatment while mood or sexual disorders were rarely investigated. The main objective of treatment was to maintain a normal life for patients and to delay dialysis for nephrologists. Nephrologists have a relative knowledge of CKD impact on the vital impetus of patients, but there are differences of perception. It could be improved through specific trainings.
ISSN:1769-7255
1872-9177
DOI:10.1016/j.nephro.2017.10.002