Ressenti des patients lorsque la sexualité est abordée par un médecin généraliste : étude qualitative sur 96 patients adultes du Languedoc-Roussillon, France

De nombreux médecins évitent d’aborder la sexualité avec leurs patients, en particulier parce qu’ils craignent d’être intrusifs. L’objectif de ce travail est de déterminer la proportion de patients effectivement gênés par cette question. Une étude qualitative a été réalisée auprès de 96 patients de...

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Published inSexologies : European journal of sexology Vol. 26; no. 3; pp. 136 - 145
Main Authors Zeler, A., Troadec, C.
Format Journal Article
LanguageFrench
Published Elsevier Masson SAS 01.07.2017
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Summary:De nombreux médecins évitent d’aborder la sexualité avec leurs patients, en particulier parce qu’ils craignent d’être intrusifs. L’objectif de ce travail est de déterminer la proportion de patients effectivement gênés par cette question. Une étude qualitative a été réalisée auprès de 96 patients de 18 à 86 ans répartis dans 4 cabinets médicaux du Languedoc-Roussillon. Durant des consultations de routine de médecine générale, la question « comment va la sexualité ? » a été posée par un médecin généraliste remplaçant. Dans un second temps, le ressenti des patients par rapport à cette question a été recueilli lors d’entretiens semi-directifs. Trente-quatre patients (35 %) ont été surpris par cette question. Sept patients (7 %) ont trouvé la question malvenue. Quatre-vingt-neuf patients (93 %) ont eu un ressenti neutre ou positif. Soixante-dix-huit patients (81 %) étaient pour que l’histoire sexuelle fasse partie intégrante de la consultation de médecine générale (50 % étaient favorables à un dépistage systématique des dysfonctions sexuelles, 31 % à un dépistage ciblé). Deux patients (2 %) ont trouvé que cette question les avait mis en confiance et avait renforcé le colloque singulier. Cette étude montre qu’il existe un décalage entre les croyances des médecins, qui craignent d’embarrasser leurs patients en abordant l’intimité sexuelle et les attentes des patients, qui ont accueilli, à 93 %, de manière favorable cette question. La plupart des patients ne ressentent pas comme intrusif le fait d’être interrogés sur leur sexualité par le médecin généraliste, même s’ils sont venus consulter pour un motif différent. Aborder cette question nécessite un cadre approprié mêlant confiance, bienveillance et empathie. Si ces éléments sont réunis, le patient sera capable de dépasser sa surprise et saura qu’un espace de liberté lui est ouvert. Many medical doctors avoid discussing sexuality with their patients, especially because they are afraid of invading their privacy. The objective of this work is to determine the proportion of patients who actually feel embarrassed by this question. A qualitative study was carried out among 96 patients aged from 18 to 86 years old within 4 medical practitioners in the French region of Languedoc-Roussillon. During a general medical routine consultation, the question “How is your sexuality going?” was asked by a substitute general practitioner. Secondly, during semi-structured interviews, the patients were asked how they felt about this question. Thirty-four patients (35%) were surprised by this question. Seven patients (7%) found the question inappropriate. Eighty-nine patients (93%) had a neutral or positive feeling. Seventy-eight patients (81%) were in favor of sexual history being part of the general medical consultation (50% were in favor of systematic screening for sexual dysfunction while 31% supported targeted screening). Two patients (2%) found that this question boosted their confidence and reinforced the doctor–patient bond. This study highlights the existence of a discrepancy between the physicians’ concern of embarrassing their patients when discussing sexual intimacy, and the patients’ expectations, 93% of whom had positive feelings regarding this question. Most patients do not view questions about their sexuality from a general practitioner as privacy-invasive, even if they had a consultation for different reasons. Addressing this issue requires an appropriate framework that combines trust, benevolence and empathy. If these elements are brought together, the patient will be able to overcome his surprise and know that he can enjoy the opportunity of speaking freely.
ISSN:1158-1360
1878-1829
DOI:10.1016/j.sexol.2017.04.002