Analyse de régression quantile de la relation entre la langue et l’intervalle entre les grossesses au Québec (Canada)
Introduction On sait que les intervalles courts comme les intervalles longs entre les grossesses sont associés à des issues périnatales défavorables, comme des fausses couches et des accouchements prématurés, mais les différences culturelles à ce sujet sont mal connues. Repérer les inégalités cultur...
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Published in | Promotion de la santé et prévention des maladies chroniques au Canada Vol. 38; no. 5; pp. 228 - 238 |
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Main Authors | , , , , , |
Format | Journal Article |
Language | English French |
Published |
Agence de la santé publique du Canada
01.05.2018
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Summary: | Introduction
On sait que les intervalles courts comme les intervalles longs entre les grossesses
sont associés à des issues périnatales défavorables, comme des fausses couches et
des accouchements prématurés, mais les différences culturelles à ce sujet sont mal connues.
Repérer les inégalités culturelles dans les intervalles entre les grossesses est nécessaire
afin d'améliorer les résultats relatifs à la santé de la mère et de l’enfant. Nous avons
ainsi évalué les intervalles entre les grossesses chez les anglophones et les francophones
du Québec.
Méthodologie
Nous avons obtenu les dossiers de naissance de tous les enfants nés au
Québec entre 1989 et 2011. Nous avons recensé 571 461 femmes ayant eu au moins deux
naissances et déterminé l’intervalle entre leurs grossesses. Les intervalles courts entre les
grossesses (moins de 18 mois) ont été définis comme étant le 20e percentile de la distribution,
et les intervalles longs (60 mois ou plus), comme le 80e percentile. À l’aide de régressions
quantiles, nous avons évalué l’association entre la langue et les intervalles courts et
longs, ajustés en fonction des caractéristiques de la mère. Nous avons évalué les différences
au fil du temps et selon l’âge de la mère pour les groupes défavorisés, qui ont été
définis par l’absence de diplôme d’études secondaires, la résidence en milieu rural et le
fait de vivre dans un quartier défavorisé matériellement.
Résultats
Dans les modèles de régression ajustés, les anglophones sans diplôme d’études
secondaires avaient des intervalles plus courts de 1,0 mois (intervalle de confiance [IC] à
95 % : −1,5 à −0,4) par rapport à leurs homologues francophones au 20e percentile de la
distribution et plus longs de 1,9 mois (−0,5 à 4,3) au 80e percentile. Les résultats étaient
similaires pour les anglophones des régions rurales et des quartiers matériellement défavorisés.
Les tendances se sont maintenues au fil du temps, et se sont révélées plus fortes
chez les femmes de moins de 30 ans. Aucune différence n’a été relevée entre les francophones
favorisées et les anglophones favorisées.
Conclusion
Au Québec, les anglophones défavorisées étaient plus susceptibles d’avoir
des intervalles courts ou des longs entre leurs grossesses que les francophones défavorisées.
Les interventions de santé publique visant à améliorer la santé périnatale devraient
donc cibler les intervalles sous-optimaux chez les anglophones défavorisées de la
province. |
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ISSN: | 2368-7398 2368-7398 |
DOI: | 10.24095/hpcdp.38.5.02f |