Une forme insidieuse de mépris : les micro-agressions linguistiques en Nouvelle-Calédonie

Dans les langues kanak, la même formule exprime les verbes parler et être. L’expression qene drehu signifie « parler drehu » et « être drehu », illustrant la dimension éminemment sociale de la langue. Il en est question dans cet article dédié au mépris vécu sous la forme de « micro-agressions lingui...

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Published inLidil
Main Authors Razafimandimbimanana, Elatiana, Wacalie, Fabrice
Format Journal Article
LanguageFrench
Published UGA Éditions/Université Grenoble Alpes 27.04.2020
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Summary:Dans les langues kanak, la même formule exprime les verbes parler et être. L’expression qene drehu signifie « parler drehu » et « être drehu », illustrant la dimension éminemment sociale de la langue. Il en est question dans cet article dédié au mépris vécu sous la forme de « micro-agressions linguistiques » par des étudiants de la Nouvelle-Calédonie. Ces micro-agressions sont des remarques insidieuses reçues comme un refus de reconnaissance quant à des compétences linguistiques, mais aussi quant au statut de locuteur légitime. Elles construisent et reproduisent implicitement des inégalités sociales en dévalorisant l’altérité linguistique. Les sentiments d’appartenance sociale et de bien-être s’en trouvent affectés et cèdent la place à l’auto-dévalorisation. Nous nous pencherons sur la façon dont elles se présentent et sur leurs principaux effets. Nous verrons aussi comme un travail de street art a pu enclencher un processus d’émancipation.
ISSN:1146-6480
1960-6052
DOI:10.4000/lidil.7477