Peut-on utiliser le Quotient de Satiété comme prédicteur de la prise alimentaire chez l’adolescent en situation d’obésité ?

Clinique. L’évaluation des sensations d’appétit est une méthode précise pour mesurer la motivation à manger avant et en réponse à un repas (Flint et al., 2000). L’évolution de ces sensations d’appétit en réponse à une prise énergétique permet aussi de renseigner la capacité satiétogène de cette dern...

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Published inNutrition clinique et métabolisme Vol. 33; no. 1; p. 81
Main Authors Fillon, A., Miguet, M., Khammassi, M., Masurier, J., Duclos, M., Boirie, Y., Tremblay, A., Drapeau, V., Mathieu, M.-E., Thivel, D.
Format Journal Article
LanguageFrench
Published Elsevier Masson SAS 01.03.2019
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Summary:Clinique. L’évaluation des sensations d’appétit est une méthode précise pour mesurer la motivation à manger avant et en réponse à un repas (Flint et al., 2000). L’évolution de ces sensations d’appétit en réponse à une prise énergétique permet aussi de renseigner la capacité satiétogène de cette dernière, à travers le calcul du Quotient de Satiété (QS). Si ce QS est couramment utilisé chez l’adulte sain et en situation d’obésité, notamment comme un prédicteur fiable de la prise alimentaire et de la perte de poids, son application reste incertaine en pédiatrie. L’objectif est ici d’évaluer la reproductibilité de ce QS chez l’adolescent obèse et de questionner sa capacité à prédire sa prise alimentaire subséquente. Trente-neuf enfants (13,2±0,9 ans, 13 garçons) présentant une obésité (IMC>97e percentile) ont réalisé deux sessions expérimentales dans un ordre aléatoire : – une condition lors de laquelle ils ont reçu un petit déjeuner fixe uniquement(PDF) ; – une condition composée du même PDF mais au cours de laquelle leur prise alimentaire ad libitum a été évaluée sur la journée (PDF+adlib). Lors de la condition PDF+adlib, leur prise alimentaire au repas de midi et du soir a été pesée et évaluée. Leurs sensations alimentaires (faim, satiété, désir de manger, propension à manger) ont été évaluées à l’aide d’échelles visuelles analogiques (EVA) (Flint et al., 2001) à intervalles réguliers au cours des deux journées. Le QS pour chaque sensation a été calculé à partir du petit déjeuner tel que : SQ (mm/kcal)=[(Sensation pré-repas (mm))–(moyenne des sensations sur les 60minutes post repas (mm))/valeur calorique du repas (kcal)]×100 (Green et al., 1997) (CPP Sud Est VI). Les quotients de satiété (QS) relatifs à la sensation de faim, de désire de manger et de propension à manger, ainsi que les sensations alimentaires à jeun, ne sont pas significativement différents entre les deux conditions. Des analyses graphiques de Bland & Altman soulignent la concordance entre les QS mesurés lors des deux conditions. Le QS de faim est corrélé avec la prise alimentaire au repas du soir (p<0,05, r=0,353) et la prise alimentaire totale sur la journée (p<0,05, r=0,379). En revanche, les QS ne sont pas corrélés avec les sensations alimentaires pré et post-déjeuner. Ces résultats préliminaires suggèrent le QS comme étant une méthode reproductible d’évaluation de la réponse satiétogène chez les adolescents en situation d’obésité. Cependant, des analyses supplémentaires sont nécessaires afin de déterminer si cette méthode peut être utilisée comme prédicteur de la prise alimentaire et de la perte de poids dans cette population.
ISSN:0985-0562
1768-3092
DOI:10.1016/j.nupar.2019.01.374