Pratiques d’avortement chez des lycéennes à Yamoussoukro, Côte d’Ivoire

Introduction : En Côte d’Ivoire, l’avortement provoqué est un acte illégal sauf dans le cas où la vie de la mère est en danger. L’objectif général de ce travail était de décrire les pratiques d’avortement chez les élèves du Lycée Jeunes Filles de Yamoussoukro. Plus spécifiquement il s’agissait d’est...

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Published inSanté publique (Vandoeuvre-lès-Nancy, France) Vol. 29; no. 5; pp. 711 - 717
Main Authors Aké-Tano, Sassor Odile Purifine, Kpebo, Denise Olga, Konan, Yao Eugène, Tetchi, Ekissi Orsot, Sable, Stéphane Parfait, Ekou, Franck Kokora, Attoh, Touré Harvey, Aka, Lepri Nicaise, Diarassouba, Barakissa, Dagnan, N’cho Simplice
Format Journal Article
LanguageFrench
Published S.F.S.P 2017
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Summary:Introduction : En Côte d’Ivoire, l’avortement provoqué est un acte illégal sauf dans le cas où la vie de la mère est en danger. L’objectif général de ce travail était de décrire les pratiques d’avortement chez les élèves du Lycée Jeunes Filles de Yamoussoukro. Plus spécifiquement il s’agissait d’estimer la prévalence de l’avortement provoqué, de décrire l’itinéraire suivi et les méthodes utilisées pour l’avortement et de déterminer les complications post-avortement. Matériel et méthodes : L’étude transversale a porté sur 312 filles échantillonnées aléatoirement en juillet 2011 au Lycée Jeunes Filles de Yamoussoukro. Résultats : L’âge moyen (ET) des filles est de 16,1 (4,7) ans. Parmi elles, 258 soit 82,7 % ont déjà eu des rapports sexuels et 81 soit 31,4 % ont été une fois enceintes. Cinquante sur quatre-vingt et une filles soit 61,7 % (56,3-67,1) ont pratiqué un avortement provoqué. L’itinéraire suivi pour l’avortement est le suivant : l’automédication fut le principal recours (70 %) à la première tentative puis en cas d’échec ce furent les tradipraticiens (56,4 %). Lors de la troisième tentative, les agents de santé ont été les plus sollicités (85,7 %). Les méthodes d’avortement les plus utilisées sont l’ingestion de produits médicamenteux (91,9 %), l’ingestion de plantes/décoctions (68,5 %) et l’insertion de corps étrangers dans la cavité vaginale (62,3 %). Vingt-deux avortements provoqués sur cinquante (44 %) ont conduit à des complications surtout infectieuses (81,8 %) et hémorragiques (68,2 %). Les complications sont associées aux avortements auto-induits ou dirigés par un tradipraticien (p < 0,001). Conclusion : L’intensification de l’éducation sexuelle, l’accès à la contraception moderne, la sensibilisation contre les risques liés aux grossesses non désirées et aux recours non médicalisés doivent être mises en œuvre pour prévenir l’avortement en milieu scolaire. Aussi, il faudrait renforcer la qualité et l’accessibilité des services offrant des soins après-avortement.
Bibliography:Santé publique. Volume 29, n° 5
ISSN:0995-3914
2104-3841
DOI:10.3917/spub.175.0711