Symptomatologie dépressive et dermatoses

Les maladies dermatologiques modifient et altèrent l’image de soi et peuvent provoquer une souffrance psychologique notable. Le but de cette étude était de mesurer la prévalence de la symptomatologie dépressive chez des malades ayant une pathologie dermatologique et consultant pour celle-ci. Une étu...

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Published inAnnales de dermatologie et de vénéréologie Vol. 133; no. 2; pp. 125 - 129
Main Authors Dehen, L., Taieb, C., Myon, E., Dubertret, L.
Format Journal Article
LanguageFrench
Published Paris Elsevier Masson SAS 01.02.2006
Masson
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Summary:Les maladies dermatologiques modifient et altèrent l’image de soi et peuvent provoquer une souffrance psychologique notable. Le but de cette étude était de mesurer la prévalence de la symptomatologie dépressive chez des malades ayant une pathologie dermatologique et consultant pour celle-ci. Une étude prospective a été effectuée pendant 5 jours consécutifs à la consultation dermatologique de l’hôpital Saint-Louis. Un questionnaire permettant d’évaluer la symptomatologie dépressive, le CES-D, a été remis à tous les malades consultant pendant la durée de l’étude. Cette échelle d’auto-évaluation de la dépression a été élaborée par le « National Institute of Mental Health » et validée depuis plus de vingt ans par des centaines d’études épidémiologiques réalisées à grande échelle sur des populations générales ou choisies. Au terme des 5 jours de l’étude, 879 questionnaires ont été recueillis. Le sex-ratio était de 53,4 p. 100 de femmes pour 46,6 p. 100 d’hommes. La prévalence de la symptomatologie dépressive évaluée par le questionnaire était de 23,6 p. 100 sur un total de 774 dossiers analysables. Les malades consultant sans rendez-vous (n = 172) représentaient 22 p. 100 des malades contre 78 p. 100 consultant de façon programmée (n = 602). Une symptomatologie dépressive était trouvée chez 31,4 p. 100 des malades consultant sans rendez-vous contre 21,4 p. 100 des malades de la consultation programmée (p < 0,01). Les hommes consultant sans rendez-vous étaient le sous-groupe le plus fragile avec 38,8 p. 100 de dépression. La prévalence de la symptomatologie dépressive dans une consultation dermatologique hospitalière a été évaluée à 23,6 p. 100 dans cette étude. Elle est significativement plus importante chez les malades consultant sans rendez-vous et chez les hommes en particulier. Elle est comparable ou supérieure à celle de maladies considérées comme plus invalidantes ou plus algiques évaluées par le même questionnaire. La fréquence de cette comorbidité dépressive invite le dermatologue à savoir la dépister et à prendre les mesures thérapeutiques appropriées afin de diminuer la souffrance psychique de leurs malades. Dermatological diseases modify and impair patients’ self-image and can result in considerable psychological suffering. The purpose of this study was to determine the prevalence of depressive symptoms in patients consulting for dermatological diseases. A prospective study was carried out on 5 successive days at the dermatology department of the Saint-Louis Hospital in Paris. A questionnaire designed to assess depressive symptoms, the CES-D, was given to all patients consulting throughout the study period. This self-assessment scale for depression was devised by the National Institute of Mental Health and has been validated over more than 20 years by means of hundreds of large-scale epidemiological studies in both general and selected patient populations. On completion of the 5-day study, 879 questionnaires had been collected. The sex-ratio was 53.4% women to 46.6% men. The prevalence of depressive symptoms as evaluated by the questionnaire was 23.6% for a total of 774 evaluable dossiers. Patients consulting without an appointment (n = 172) represented 22% of study subjects versus 78% attending a scheduled visit (n = 602). Depressive symptoms were found in 31.4% of patients consulting without an appointment versus 21.4% of patients with an appointment (p < 0.01). Male patients consulting without an appointment constituted the most fragile group, with depressive symptoms being seen in 38.8% of this population. The prevalence of depressive symptoms among patients seen at a hospital dermatology department was 23.6% in this study. This figure was significantly higher among patients consulting without an appointment, and among men in particular. It was equal to or higher than that seen among patients considered as having more incapacitating or painful conditions as assessed using the same questionnaire. The incidence of concomitant depression should prompt dermatologists to investigate for its existence and to take appropriate therapeutic measures in order to reduce the mental suffering of their patients.
ISSN:0151-9638
DOI:10.1016/S0151-9638(06)70862-6