Les douleurs neuropathiques en rhumatologie
Les douleurs neuropathiques sont fréquentes en rhumatologie, souvent intriquées avec les douleurs par excès de nociception. Dans certains cas, elles peuvent expliquer les difficultés d’expression de la douleur par les patients et l’inefficacité des traitements antalgiques habituels. L’interrogatoire...
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Published in | Revue du rhumatisme (Ed. française : 1993) Vol. 69; no. 10; pp. 961 - 970 |
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Main Authors | , |
Format | Journal Article Conference Proceeding |
Language | French |
Published |
Paris
Elsevier SAS
01.11.2002
Expansion scientifique |
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Summary: | Les douleurs neuropathiques sont fréquentes en rhumatologie, souvent intriquées avec les douleurs par excès de nociception. Dans certains cas, elles peuvent expliquer les difficultés d’expression de la douleur par les patients et l’inefficacité des traitements antalgiques habituels.
L’interrogatoire guidé par des questionnaires adaptés, l’évaluation clinique complétée par des tests spécifiques et des épreuves diagnostiques permettent de mettre en évidence la composante neuropathique dans un tableau douloureux complexe. Il est ainsi important de connaître les différentes anomalies telles que l’allodynie, l’hyperalgie ou l’hyperpathie.
En rhumatologie, les douleurs neuropathiques se rencontrent essentiellement dans les sciatiques chroniques et post-opératoires, dans les pathologies auto-immunes ou inflammatoires, les compressions canalaires, dans les atteintes toxiques, alcooliques, diabétiques ou médicamenteuses ou encore dans les syndromes douloureux complexes régionaux (SDRC type 1 et 2). La physiopathologie des douleurs neuropathiques fait intervenir des mécanismes périphériques (activités ectopiques anormales, sensibilisation des nocicepteurs, interactions pathologiques entre les fibres) souvent exacerbés par le système sympathique. Les mécanismes centraux sont également présents, notamment dans les atteintes chroniques (sensibilisation centrale, altération de la modulation du message nociceptif, phénomènes de plasticité centrale). La connaissance de ces mécanismes permet d’expliquer l’efficacité des thérapeutiques, généralement situées hors du champ des antalgiques classiques, souvent utilisées dans ces atteintes. En conclusion, dans les atteintes douloureuses aiguës ou chroniques, le rhumatologue doit se familiariser avec les tableaux neuropathiques. Il faut savoir les rechercher dans les cas difficiles, afin de mettre en place une prise en charge adaptée au mécanisme physiopathologique sous-jacent.
Neuropathic pain is a common symptom in rheumatology patients and often occurs in combination with pain related to excessive nociception. A neuropathic mechanism can explain why some patients experience difficulties in describing their pain and fail to respond to conventional analgesic therapy.
Identification of a neuropathic component in a patient with a complex pain syndrome requires careful history taking, guided by appropriate questionnaires, a thorough physical evaluation including specific tests, and diagnostic investigations. The examining physician must be familiar with the various abnormalities characteristic of neuropathic pain, such as allodynia, hyperalgesia, and hyperpathia.
In the field of rheumatology, neuropathic pain occurs mainly in patients with chronic and postoperative sciatica, autoimmune or inflammatory disease, entrapment syndromes, disease related to alcohol or other toxic substances, diabetes, drug-induced syndromes, and type 1 or 2 complex regional pain syndromes.
The pathophysiology of neuropathic pain involves peripheral mechanisms (abnormal ectopic activities, nociceptor downregulation, and abnormal fiber cross-talk), which are often exacerbated by the sympathetic system. Central mechanisms play a role also, particularly in chronic forms (central downregulation, alteration in nociceptive message modulation, central plasticity). These mechanisms explain the effectiveness of the treatments commonly used in neuropathic pain, most are which are not conventional analgesics.
In conclusion, to evaluate acute and chronic pain, rheumatologists must become familiar with neuropathic syndromes. In difficult cases, neuropathic pain should be considered and looked for with the goal of initiating a treatment program adapted to the underlying pathophysiological mechanism. |
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ISSN: | 1169-8330 |
DOI: | 10.1016/S1169-8330(02)00425-8 |