Entre statut professionnel et politique familiale : l’emploi des assistantes maternelles en France

Dans le cadre du redéploiement du régime d’État-providence amorcé depuis plusieurs années en France, des activités tendent à se professionnaliser, générant ainsi des emplois et de la protection sociale. La situation des assistances maternelles semble à ce titre symptomatique. En effet, les...

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Published inEnfances, familles, générations no. 4; pp. 1 - 19
Main Authors Barrère-Maurisson, Marie-Agnès, Lemière, Séverine
Format Journal Article
LanguageFrench
Published Centre Urbanisation Culture Société (UCS) de l'INRS 2006
Conseil de développement de la recherche sur la famille du Québec (CDRFQ)
Centre Urbanisation Culture Société
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Summary:Dans le cadre du redéploiement du régime d’État-providence amorcé depuis plusieurs années en France, des activités tendent à se professionnaliser, générant ainsi des emplois et de la protection sociale. La situation des assistances maternelles semble à ce titre symptomatique. En effet, les assistantes maternelles symbolisent la reconnaissance en compétences professionnelles d’activités longtemps associées aux tâches domestiques et familiales réalisées au sein de la sphère familiale. L’actuel projet de loi concerne près de 300 000 personnes qui pourraient ainsi prétendre à un véritable statut professionnel d’emploi. Cet emploi est au coeur de l’articulation entre vie professionnelle et familiale. Véritables « agents de conciliation » pour de nombreuses mères actives, les assistantes maternelles sont souvent elles-mêmes mères et actives, leur relation d’emploi étant au centre de l’articulation. Ce sont les parents, articulant par leur intermédiaire leur vie familiale et professionnelle, qui emploient et gèrent la relation d’emploi de ces assistantes maternelles, et constituent à ce titre une catégorie spécifique d’employeurs, les « parents- employeurs ». Sont analysées ici les caractéristiques spécifiques de cette relation d’emploi, ainsi que les conditions de la professionnalisation. Mais au-delà de la volonté institutionnelle, des ambiguïtés demeurent, notamment autour de la reconnaissance des compétences. La difficulté à créer un réel consensus social tenant sans doute à la nature particulière de l’emploi mais aussi aux intérêts des parties en présence : les assistantes, les parents-employeurs et l’Etat. Et au-delà de l’instauration d’un statut d’emploi semble se jouer un réel enjeu social, à travers l’articulation des politiques d’emploi et des politiques familiales, et la poursuite d’objectifs multiples. En particulier, le projet de loi peut être vu comme la participation de l’Etat à la « gestion de la parentalité », dans le cadre de l’institutionnalisation de procédures visant à une meilleure conciliation entre la vie professionnelle et la vie familiale des travailleurs.
ISSN:1708-6310
1708-6310
DOI:10.7202/012895ar