Infections néonatales à entérovirus en France en 2012

Les entérovirus (EV) sont parmi les virus les plus fréquemment rencontrés chez l’homme. Un tiers des infections à EV touche des enfants de moins de 1 an. Les manifestations cliniques sont extrêmement variables allant d’une fièvre isolée à la défaillance multiviscérale pouvant associer une hépatite a...

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Published inArchives de pédiatrie : organe officiel de la Société française de pédiatrie Vol. 21; no. 9; pp. 984 - 989
Main Authors Soudée, S., Schuffenecker, I., Aberchih, J., Josset, L., Lina, B., Baud, O., Biran, V.
Format Journal Article
LanguageFrench
Published Paris Elsevier SAS 01.09.2014
Elsevier
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Summary:Les entérovirus (EV) sont parmi les virus les plus fréquemment rencontrés chez l’homme. Un tiers des infections à EV touche des enfants de moins de 1 an. Les manifestations cliniques sont extrêmement variables allant d’une fièvre isolée à la défaillance multiviscérale pouvant associer une hépatite avec troubles de la coagulation, une myocardite ou une encéphalite. À partir de la base de données du Centre national de référence des infections à EV de Lyon, nous avons étudié les données démographiques, cliniques et biologiques des enfants de moins de 1 mois hospitalisés en 2012 en France pour infection à EV. Deux sous-groupes ont été constitués en fonction de la date de début des symptômes : les infections précoces ayant débuté jusqu’à 8jours de vie (j8) et les infections tardives ayant débuté strictement après j8. Cent vingt dossiers ont été analysés. Jusqu’à j8, les enfants présentant une infection sévère étaient nés plus prématurément avec un plus faible poids de naissance et les coxsackies CV-B4 et l’échovirus E-11 étaient les plus représentés. Les critères de gravité clinique étaient l’atteinte hépatique (73 % dans les formes sévères jusqu’à j8) et hématologique (82 % de thrombopénie et 64 % de coagulation intravasculaire disséminée dans les formes sévères jusqu’à j8). Ces résultats suggèrent une fenêtre de vulnérabilité des infections à EV chez les nouveau-nés infectés jusqu’à j8, avec un tropisme hépatique du virus dans les infections sévères. Nous recommandons la réalisation d’un sérotypage systématique des infections à EV néonatales ainsi que la surveillance biologique de la fonction hépatique afin de repérer précocement les enfants à risque de dégradation clinique. Enteroviruses (EVs) are among the most common viruses infecting humans. One-third of EV infections affect children under 1year of age. Neonatal EV infections lead to a wide range of clinical manifestations, from mild febrile illness to severe, potentially fatal sepsis-like conditions with multiorgan failure. EV detections by serotype are reported by the National Reference Centre for EV Infections Lyon on a monthly basis. Demographic, clinical, and biological data were also collected in neonates hospitalized in 2012 for EV infection. Two subgroups were identified according to the beginning of symptoms: until 8 days of life (D8) or strictly after D8. There were 120 neonatal EV infections. Before D8, children with severe infection were born more prematurely with a low birth weight. The EVs most commonly detected in neonates were CV-B4 and E-11. Risk factors for severe EV infections included liver (73% before D8) and hematological damage (thrombocytopenia, 82%; coagulopathy, 64% before D8). This study suggests that systematic serotyping of neonatal EV infections and biological monitoring of liver function could be useful for early identification of children at high risk of clinical severity and fatality.
ISSN:0929-693X
1769-664X
DOI:10.1016/j.arcped.2014.06.022