Les retards de recours et de soins à Kinshasa en cas de maladie sévère chez la femme en âge de procréer

Mortality of adult females is very high in Democratic Republic of Congo and often caused by diseases that could have been controlled if treated in time. This is a qualitative study on delays and their causes in the care-seeking process of 60 women who died prematurely in Kinshasa from non-immediatel...

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Published inRevue d'épidémiologie et de santé publique Vol. 58; no. 3; pp. 189 - 196
Main Authors Mambu Nyangi Mondo, T., Malengreau, M., Kayembe Kalambayi, P., Dimomfu, B. Lapika
Format Journal Article
LanguageFrench
Published Issy les Moulineaux Elsevier Masson SAS 01.06.2010
Elsevier Masson
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Summary:Mortality of adult females is very high in Democratic Republic of Congo and often caused by diseases that could have been controlled if treated in time. This is a qualitative study on delays and their causes in the care-seeking process of 60 women who died prematurely in Kinshasa from non-immediately fatal causes. This study concerned 60 women identified in two Kinshasa mortuaries in March and April 2004 who had died at the age of 18 to 49 years. Deaths considered to be unavoidable were excluded. The history of their disease and death was collected from family members and community leaders, and from the available medical records. The analysis focused on delays occurring at the different stages of the women's care seeking process, from the first signs of danger until death. The analysis identified different delays: the delay in danger awareness, the delay in taking the care-seeking decision and the delay due to alternative care linked to cultural perceptions of the disease, the delay in reaching a medical facility related to lack of money or vehicles, the delay in patient care related to an absent or incompetent health staff or by inappropriate choice of structure, and finally the delay in administration of the prescribed treatment. In Kinshasa, emergency care may be delayed by slow awareness of danger, but most of all by the poor quality and poor organisation of the health services. On the other hand, the use of non-medical alternatives and a poor perception of the medical services do rarely interfere in the decision to seek medical care. In Kinshasa, to guarantee the patients rights to quality health care, one must first strengthen and control medical services. One should also teach people to identify services appropriate to medical emergencies. Transportation and pre-financing of emergency care should be organised by local authorities. La mortalité des femmes adultes est particulièrement élevée en République démocratique du Congo, et souvent causée par des maladies qui auraient pu être contrôlées, si elles avaient été traitées à temps. Cette étude analyse la séquence des retards et leurs raisons dans l’itinéraire thérapeutique de 60 femmes de Kinshasa, décédées prématurément de causes diverses non immédiatement fatales. Soixante femmes âgées de 18 à 49 ans au moment du décès ont été sélectionnées dans les morgues de Kinshasa, entre mars et avril 2004, en écartant celles dont le décès semblait inévitable. L’histoire de leur maladie et de leur décès a été reconstituée sur la base des dossiers médicaux disponibles et des récits collectés dans l’entourage familial et auprès des responsables de quartier. Une analyse qualitative du cheminement de ces femmes a été faite, depuis l’apparition des premiers signes de danger jusqu’au décès, ainsi que des retards survenus à chaque étape du recours aux soins. Divers retards ont été identifiés et analysés : le retard de prise de conscience du danger, le retard de décision de recours, le retard lié au recours à des soins alternatifs par attribution des symptômes à une cause culturelle, le retard d’acheminement vers les services par manque d’argent ou de moyens de transport, le retard de prise en charge de la patiente par indisponibilité ou incompétence du personnel soignant ou encore par l’utilisation de structures inappropriées, et enfin le retard d’administration des soins prescrits. À Kinshasa, le retard de prise de conscience du danger, mais surtout les délais de prise en charge correcte dans les services de santé, sont des causes particulièrement importantes du retard d’administration de soins urgents, tandis que le recours à des alternatives non médicales et la mauvaise perception des soins médicaux interfèrent peu. Pour garantir à Kinshasa le droit des patients à des soins de qualité, il faut avant tout renforcer et contrôler les structures de soins. Mais il faut aussi apprendre à la population à identifier les structures de soins appropriées à la gravité du cas, et proposer l’organisation du transport des urgences et le préfinancement de leurs soins.
ISSN:0398-7620
DOI:10.1016/j.respe.2010.02.107