Critères incitant à initier un traitement d’infection pulmonaire chronique à mycobactérie non tuberculeuse chez des individus immunocompétents sans pathologie pulmonaire chronique

Les critères d’initiation de traitement d’une infection pulmonaire chronique (IPC) à mycobactéries non tuberculeuses (MNT) chez des individus exempts d’antécédent pulmonaire ou dysimmunitaire sont peu connus. Le but de l’étude était d’évaluer les critères ayant conduit à amorcer un traitement anti-M...

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Published inMédecine et maladies infectieuses Vol. 47; no. 4; p. S105
Main Authors Provoost, J., Sénéchal, A., Dumitrescu, O., Roux, S., Nesmes, P., Grard, S., Souquet, P.J., Valour, F., Ader, F.
Format Journal Article
LanguageFrench
Published Paris Elsevier SAS 01.06.2017
Elsevier Science Ltd
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Summary:Les critères d’initiation de traitement d’une infection pulmonaire chronique (IPC) à mycobactéries non tuberculeuses (MNT) chez des individus exempts d’antécédent pulmonaire ou dysimmunitaire sont peu connus. Le but de l’étude était d’évaluer les critères ayant conduit à amorcer un traitement anti-MNT et son impact sur le pronostic. Étude rétrospective monocentrique observationnelle (2013–2016) incluant des patients adultes immunocompétents sans pathologie pulmonaire chronique connue, présentant une IPC à MNT selon les critères internationaux et ayant reçu un traitement anti-MNT (≥3 mois) ou pas. Ont été recueillis 110 données : – d’antécédents ; – cliniques ; – respiratoires fonctionnelles ; – immunologiques ; – microbiologiques (MNT et co-infection[s]) ; – radiologiques ; – thérapeutiques ; – pronostiques. L’analyse descriptive a évalué la fréquence des variables ( % ou médiane) et les patients traités/non traités ont été comparés par test de Fisher ou de Mann–Whitney. Les critères associés à l’initiation d’un traitement anti-MNT ont été recherchés par une régression logistique bivariée. Cinquante et une IPC à MNT ont été incluses dont Mycobacterium avium (n=10, 39 %), M. chimarea (n=10, 39 %), M. xenopi (n=4, 16 %), M. intracellulare (n=2, 8 %), M. gordonae (n=1, 4 %) et M. simiae (n=1, 4 %) avec 25 (49 %) patients traités et 26 (51 %) non traités. Les critères cliniques significativement associés à l’initiation d’un traitement anti-MNT étaient l’index de masse corporel (OR=0,83 [0,70–0,98], p=0,032), la perte pondérale depuis le début des symptômes (OR=3,40 [1,07–10,77], p=0,038), l’hémoptysie (OR=11,77 [1,35–102,86], p=0,026). Les critères radiologiques étaient des micronodules multiples (OR=4,66 [1,34–16,24], p=0,015), une ou des lésion(s) excavée(s) (OR=4,24 [1,27–14,18], p=0,019). Les critères microbiologiques étaient la récolte répétée (≥2) de cultures positives à MNT sur des prélèvements respiratoires inférieurs (OR=1,79 [1,01–3,18], p=0,045), la co-infection avec Aspergillus spp. (OR=6,30 [1,78–22,24], p=0,004). Treize (52 %) patients traités ont présenté des effets secondaires significatifs ou graves. La durée médiane de traitement était de 36,3 (intervalle interquartile [IIQ] 13,1–64,4) semaines. La durée médiane de suivi était de 17,1 (IIQ 8,7–27,1) mois. La mortalité globale ou attribuable n’était pas différente entre les deux groupes. La décision de démarrer un traitement d’IPC à MNT chez un patient immunocompétent est multifactorielle. L’algorithme décisionnel optimal incluant des paramètres cliniques, microbiologiques, fonctionnels respiratoires, radiologiques et d’efficacité du traitement reste à définir.
ISSN:0399-077X
1769-6690
DOI:10.1016/j.medmal.2017.03.258