De l’usage existentiel des verbes de perception
Cet article traite de l’usage existentiel du verbe de perception voir. Nous montrons sous quelles conditions ce verbe peut être utilisé dans des énoncés thétiques pour exprimer l’existence (comme dans on voit des trèfles à quatre feuilles ). La lecture existentielle de voir est conditionnée par la p...
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Published in | SHS web of conferences Vol. 138; p. 11002 |
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Main Authors | , |
Format | Journal Article Conference Proceeding |
Language | English |
Published |
Les Ulis
EDP Sciences
2022
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Subjects | |
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Summary: | Cet article traite de l’usage existentiel du verbe de perception voir. Nous montrons sous quelles conditions ce verbe peut être utilisé dans des énoncés thétiques pour exprimer l’existence (comme dans
on voit des trèfles à quatre feuilles
). La lecture existentielle de
voir
est conditionnée par la présence d’un ensemble de propriétés définitoires des constructions existentielles (sujet non référentiel, indéfinitude de l’objet, ancrage locatif). Nous mettons en évidence que pour satisfaire ces propriétés, les caractéristiques transitives de voir doivent être fortement affaiblies, tout particulièrement au niveau du sujet. Nous examinons dans quels contextes des commutations entre
il y a et on voit
sont possibles, et quel est l’apport spécifique, irréductible lié à l’usage de
voir
. Cette spécificité tient au fait que
voir
implique un actant sujet (le voyeur) qui, même réduit à un indéfini générique ou effacé dans une forme passive, persiste à divers degrés. Nous proposons d’expliquer certaines différences subtiles entre
il y a et voir
par cette inscription, même minimale, d’un observateur en lien avec l’assertion de l’existence ou de la présence d’une entité.
On the existential use of perception verbs.
This article deals with the existential use of the French verb
voir
(‘see’). We show how this verb can be used in thetic statements to express existence (as in
on voit des trèfles à quatre feuilles
(lit..‘one sees four-leaf clovers’). The existential reading of
voir
is conditioned by the presence of a set of defining properties of existential constructions (non-referential subject, indefiniteness of the object, locative anchoring). We show that in order to satisfy these properties, the transitive features of voir must be strongly weakened, especially concerning the subject. We examine in which contexts commutations between
il y a
(‘there is’) and
on voit
(‘one sees’) are possible, and what is the specific, irreducible contribution of
voir
. This specificity is due to the fact that
voir
implies a subject argument (the seer) which, even when reduced to a generic indefinite or erased in a passive form, persists to varying degrees. We propose to explain some subtle differences between
il y a
and
on voit
by the minimal inscription of an observer in connection with the assertion of the existence or presence of an entity. |
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Bibliography: | ObjectType-Conference Proceeding-1 SourceType-Conference Papers & Proceedings-1 content type line 21 |
ISSN: | 2261-2424 2416-5182 2261-2424 |
DOI: | 10.1051/shsconf/202213811002 |